Petites virées sur les petites routes et autres chemins de wilaya en ce début de Ramadhan 2013, et qui sont devenus autant d'espaces permettant de mesurer la persistance de pratiques commerciales et de consommations qui ont la peau dure. En allant vers Sidi Chahmi, sur le périphérique, ou en prenant la direction de Douar Belgaïd, deHassi Bounif, ou Ben Fréha, il n'est pas difficile de repérer les étalages rudimentaire, certes, de quelques marchands de fruits et légumes mais surtout, le plus choquant, de revendeurs de viandes "fraîches". Et là le terme de "fraîcheur" n'est autre qu'une tournure linguistique car il s'agit ni plus ni moins que du phénomène de l'abattage clandestin qui se pratique sur le bitume et les pistes poussiéreuses. Suspendus à tous vents et exposés à toutes les particules de poussières charriées par le souffle des véhicules qui passent, surchauffé par un soleil lourd, des quartiers de viandes sont proposés à la vente sommairement. Appelés à devenir en quelques heures une sorte de bouillons de culture, ces quartiers de moutons ou d'agneaux de boucheries informelles du bitume, trouvent pourtant preneurs. Nous avons eu à constater de visu nombre de véhicules et clients s'arrêtant pour s'enquérir du prix et acheter parfois presque la moitié d'un agneau. La motivation seule et unique : le prix du kilogramme, effectuer une économie pour le budget Ramadhan déjà bien entamé par les seules provisions qu'il a fallu faire dans cette perspective. Dans les boucheries classiques et le circuit normal, le kilo de mouton ou d'agneau a atteint les 1 400 DA, la viande ovine ou bovine congelée s'échangeant de 700 à 800 DA alors que sur les trottoirs, l'économie peut atteindre les 200 DA et à peine un peu plus. Pour autant, les clients ne s'éternisent pas sur la notion de risque sanitaire qu'ils encourent et qu'ils mettent en parallèle, comme sur deux plateaux de la balance, cette économie de petits bouts, pour parvenir à résister au choc du Ramadhan. Certains vous rétorquent que dans le circuit formel il n'y a pas plus de garantie de qualité de la viande et de contrôle. Les récidives de bouchers plus qu'indélicats avec les normes, la qualité de la viande qu'ils vendent sont légions, et les agents de la DCP l'ont toujours fait remarquer ; c'est chez certains bouchers que l'on trouve le plus de fraude. Alors, dans ces conditions, et quand, sous l'étiquette de la libéralisation du commerce l'on subira toujours la loi de ceux qui sont derrière le comptoir, l'abattage clandestin aura toujours de beaux jours devant lui. D. L Nom Adresse email