De faux investisseurs ont accaparé des centaines d'hectares au niveau de la wilaya pour les revendre ou construire des habitations. Certains d'entre eux ont détourné des lots qu'ils ont acquis au titre de l'investissement pour en faire des salles des fêtes ou des cafétérias ou de simples habitations individuelles alors que d'autres ont empiété sur des terrains limitrophes pour agrandir leurs parcelles sans pour autant investir. Plusieurs projets achevés sont abandonnés, d'autres non achevés et toujours à l'arrêt. C'est ce qui ressort d'un rapport établi par une commission de l'APW de Boumerdès mais aussi par les responsables de l'AGF et Gestibo, deux organismes chargés depuis les années 1990 de la gestion de 25 zones d'activité existantes au niveau de la wilaya. Des sites qui se trouvent dans un état de délabrement avancé, selon les élus. Sur les 735 terrains destinés à l'investissement, totalisant plus de 49 148 154 m2, soit 3,3% de la surface totale de la wilaya, 457 parcelles ont été attribuées, mais seuls 191 projets ont connu un démarrage dont 139 en cours de réalisation alors que plus de 127 terrains sont toujours à l'état nu. Dans son intervention devant les membres de l'APW, M. Hafsi, directeur de l'AGF, a relevé que de nombreux investisseurs ayant acquis des terrains n'avaient ni le profil ni les moyens d'investir. "Il existe un écart important entre l'intention d'investir et la concrétisation du projet", a-t-il expliqué. Sur les 187 projets recensés et agréés par le Calpi, il y a plus de deux décennies, 71 d'entre eux ont été achevés alors que plus de 81 projets n'ont jamais connu de lancement. Bien que la wilaya se soit montrée disponible, il y a plus d'une année, à établir les actes de propriété définitifs en faveur des investisseurs dont les projets atteignent 60%, peu d'entre eux ont réagi à ces décisions. Certains industriels en possession de promesse de vente refusent les prix actualisés proposés par l'Agence foncière, et la plupart ne veulent pas participer à l'aménagement. "C'est la preuve que nous avons à faire à des spéculateurs fonciers et non à des investisseurs ; l'Etat doit réagir pour récupérer son bien", dira un élu. C'est aussi l'avis du président de l'APW, M. Ziane Khodja, qui a demandé, dans son intervention, à ce que les terrains soient récupérés si les concernés ne font aucun effort pour démarrer leurs activités. Si l'AGF a pris le soin de ne pas établir des arrêtés définitifs pour les récalcitrants, ce n'est pas le cas pour Gestibo qui a déjà fourni des actes enregistrés et publiés avant même que l'investisseur ne démarre le chantier. Résultat : la plupart des assiettes gérées par cet organisme ont fait l'objet de spéculations sans connaître une quelconque activité commerciale. Et en plus, les terrains publiés au niveau de la Conservation sont difficiles à récupérer par l'Etat même par voie de justice. Quant aux anciens dossiers encore litigieux, ils seront régularisés, d'après le wali. Pour sa part, le directeur de l'Andi a indiqué que plus de 60%, sur les 170 recensés depuis l'année 2011 à ce jour, préfèrent l'activité de transport, et seul un industriel établi à Khemis El-Khechna a réellement démarré son activité en créant 132 emplois. A noter que lors de cette réunion, le chef de l'exécutif a annoncé la création d'une autre zone d'activité de plus de 1 122 hectares à Zaâtra, située entre Si Mustapha et Zemmouri. Celle-ci va s'ajouter à la zone d'activités de 137 ha d'Arbatache, décidée l'année dernière par le Conseil des ministres. "Des dossiers solides ont été déjà déposés par des investisseurs pour la création d'activités au niveau de cette zone", a ajouté le même responsable. M. T. Nom Adresse email