Plus de 400 agents de contrôle ont été mobilisés à Oran, depuis le début de ce mois, pour contrecarrer l'appétit mercantiliste des commerçants sans scrupules. Publicité mensongère, fardage, absence d'étiquetage et d'affichage des prix, produits avariés, vente de produits de consommation dans la rue, violation des normes commerciales, non-respect des règles d'hygiène, le chapelet de ces pratiques en contradiction avec la réglementation en vigueur sont légion. "Le mois de Ramadhan est tout indiqué pour les vendeurs ambulants comme pour certains commerçants qui n'hésitent pas à tricher sur la qualité et les prix des produits de consommation", selon une source proche de la direction du commerce de la wilaya d'Oran. Malgré la constitution de brigades de contrôle contre les fraudes commerciales, le phénomène des produits impropres à la consommation connaît son apogée au mois de Ramadhan. Plus de 400 agents de contrôle ont été mobilisés depuis le début de ce mois pour contrecarrer l'appétit mercantiliste des commerçants sans scrupules. "Nous avons procédé à des saisies de produits périmés estimés à plusieurs quintaux chez des commerçants et des marchands à la sauvette", affirme-t-on. Dix bouchers ont été traduits en justice par la direction du commerce, pour vente de viandes impropres à la consommation, apprend-on. Le manque de moyens humains et matériels à la direction du commerce semblent encourager ces pratiques commerciales répréhensibles. "Les vendeurs de produits périmés se ravitaillent généralement auprès de certains magasins de vente en gros de produits alimentaires importés, mais si dans ces magasins, les produits vendus sont ordinairement non périmés, leurs stocks arrivés à péremption ne sont pas détruits comme l'exige la loi, mais revendus aux marchands à la sauvette à très bas prix", nous confie un grossiste du boulevard de Mascara. Les responsables de la direction du commerce avouent que les 400 agents de contrôle des prix et de la qualité sont insuffisants, notamment en raison du nombre sans cesse croissant des commerces informels. "Même si 2000 opérateurs informels (sur les 5000 recensés de manière officielle) ont été réaffectés dans le circuit légal, l'économie souterraine continue de miner les efforts des pouvoirs publics en vue de réguler le marché de consommation", ajoute-t-on. Pour ce Ramadhan, la direction du commerce entend mettre les bouchées doubles, en mobilisant 55 brigades de surveillance des prix et de la lutte contre les fraudes sur l'ensemble de la wilaya d'Oran. Ces agents seront dotés de mallettes de contrôle équipées de tous les instruments permettant de s'assurer de la conformité du produit par rapport à certains paramètres, tels que le respect de la chaîne de froid. Selon les chiffres révélés par le porte-parole officiel de l'Ugcaa (Union générale des commerçants et artisans algériens), plus de 90% des produits contrefaits et périmés vendus en Algérie sont importés. "Les vendeurs à la sauvette replacent les étiquettes portant la mention de péremption par de nouvelles dates, et le tour est joué", indique-t-on. Dans ce lot de pratiques commerciales illégales, tout y passe. Nous mettons la main sur des produits de large consommation périmés, comme le fromage, le chocolat, les friandises, les produits de conservation, le thon et la tomate concentrée, les jus de fruit et les confitures. Entre janvier et mai 2013, les différentes brigades de contrôle de la qualité, des prix et de la répression des fraudes ont mené quelque 12 000 interventions qui se sont soldées par 2000 infractions et la saisie de 17 t de produits impropres à la consommation. K.R I Nom Adresse email