RéSUMé : Nacéra apprécia les goûts culinaires de Djamel. Il lui rétorque qu'il était un fin gourmet et aimait tout ce qui était beau. Elle comprit l'allusion, mais son esprit était ailleurs... Elle demande à Djamel si elle pouvait compter sur lui pour dénicher rapidement un appartement, et puis il y avait aussi son défilé de mode... Djamel la rassure. Ils s'y mettraient tous les deux. Tous les deux ! L'expression lui paraissait si lourde de sens... Tous les deux ! Cela voulait dire qu'elle n'était plus seule... Qu'il y avait dans sa vie un homme... Un bel homme, gentil, intelligent et attirant, qui allait l'épauler. C'était trop beau pour être vrai, se dit-elle. -Tu veux bien que je t'aide, n'est-ce pas ? -Heu... Oui, bien sûr... -Alors pourquoi prends-tu cet air distant ? -Je me disais que la providence avait mis sur mon chemin un homme tel que toi, qui va m'aider et m'épauler. -Cela te paraît bien sûr incroyable. -Oui... Je n'attendais plus rien de la vie... -Quel pessimisme ! J'espère que ce n'est pas contagieux. Elle rit : -Je pense que tu es immunisé contre tout ce qui pourrait te porter préjudice dans ce monde. -Oh ! Il ne faut pas trop le croire. Nous sommes de simples mortels, exposés à tous les aléas de la vie... Elle prend un air grave avant de lancer : -Mais je ne connais encore rien de toi... A peine avais-tu commencé à parler de ta carrière... -Oui... Je vais continuer... En dehors de mes occupations professionnelles et de mes voyages, je suis un fanatique de la lecture. Je passe beaucoup de temps à lire, et aussi à écrire. -Qu'écris-tu donc ? -Des poèmes... Des nouvelles... Enfin... Des choses qui me passent comme ça par la tête... -C'est très beau... -Comme pour toi... Tu es une créatrice de mode. Tu innoves... Il faut avoir de l'imagination... Et c'est très beau aussi. -Oh ! C'était un concours de circonstances... -Tout n'est pas fortuit dans la vie... On finit toujours par accepter son destin et par se forger. Elle se met à jouer avec sa fourchette avant de demander d'une petite voix : -Ne me dis pas qu'un homme comme toi n'est pas encore marié. II garde le silence quelques secondes avant de répondre : -C'est une question un peu hasardeuse... Elle rougit encore et il s'empresse de poursuivre : -Je n'ai pas jugé opportun de te poser la question à toi-même, car j'ai compris que tu as préféré le célibat à un mariage sans amour... -C'est exact... Mais comment l'as-tu deviné ? Il pousse un soupir : -Lorsque nos regards s'étaient croisés la dernière fois dans ce même restaurant, j'ai senti tout de suite ta profonde solitude, et surtout ta tristesse... Seules des femmes romantiques comme toi peuvent dégager cette impression... J'ai compris alors que malgré tes réticences, tu cherchais encore cet amour qui te fuyait... Nacéra est stupéfaite : -Je ne sais pas comment tu fais, mais on dirait que tu lis dans mes yeux et dans les tréfonds de mon âme. -Exact... Je suis un être tellement sensible, tout comme toi, et je sais que la vie ne fait de cadeau qu'aux êtres qui sont purs et qui croient aux sentiments... C'est pour cela que, tôt ou tard, ils trouvent le bonheur et la joie de vivre. Ils en étaient au dessert. Le maître d'hôtel avait déposé une corbeille de fruits exotiques et deux coupes de crème au chocolat. La jeune femme qui avait fait honneur au déjeuner se contenta de goûter à un fruit, avant de repousser son assiette. -Tu prendras bien sûr un café. Elle hoche la tête : -Bien sûr, sinon je risque de m'endormir après un tel festin. Il sourit : -Qu'à cela ne tienne... (À suivre) Y. H. Nom Adresse email