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Il laisse aux futures générations un patrimoine livresque intarissable
Boukhalfa Bitam : "Le Revenant" est reparti...
Publié dans Liberté le 22 - 07 - 2013

Le sage, le magnanime, le modeste, l'humain... tire sa révérence et s'en va avec le sentiment d'une œuvre achevée, léguée à ses disciples.
La bougie, qui, des décennies durant, illuminait toute une région qui a sombré dans une obscurité culturelle, s'est éteinte. Le petit lumignon qui en restait a fait jaillir ses derniers rayons de lumière éclairant ainsi... la lanterne d'une opinion publique décontenancée.
La Kabylie vient de perdre l'un de ses valeureux érudits. Boukhalfa Bitam, l'enseignant, le pédagogue, l'écrivain, le leader d'opinion... vient de passer de vie à trépas. Son long parcours éducatif et littéraire a débuté dans les années 1920, de Taourirt Mimoun, son village natal, dans la commune de Beni Yenni, à une trentaine de kilomètres de la ville de Tizi Ouzou. Le sage, le magnanime, le modeste, l'humain... tout simplement tire sa révérence en léguant aux Algériens un riche patrimoine culturel. B.B., deux lettres qui résument et rappellent sa Bravoure et sa Bonté. Il a servi son pays en optant dès son jeune âge pour l'enseignement. Il a formé des générations devenues des cadres et hauts responsables du pays. Son sérieux, son abnégation et ses compétences en tant que professeur puis inspecteur l'ont hissé au pinacle pour diriger de main de maître la célèbre école normale de Tizi Ouzou. La porte de cette "bibliothèque", terme usité par son entourage pour illustrer sa personnalité, s'est-elle refermée définitivement ? Non, diront d'aucuns. Elle reste entrouverte à travers les écrits qu'il a laissés sous forme de legs aux générations futures.
"Da Voukhalfa", comme aimaient à l'appeler ses concitoyens et ses proches, est l'auteur de plusieurs ouvrages de littérature. Il a commencé à écrire des romans dès 1980 avec "La prise de Taddart Oufela", son premier récit édité. D'autres œuvres ont été admirablement accomplies jusqu'à 2003. En 1984, il signe son premier roman intitulé "Rue de la Liberté" aux éditions Enal. Un livre qui connaîtra un véritable succès. L'ouvrage qui l'a propulsé au-devant de la scène culturelle et littéraire du pays. D'autres romans et récits ont eu également des échos favorables de la part des critiques. L'on peut citer "Les Justes", en 1986, "Meryem", en 2002, "Le Revenant" en 2003 et "Youyou dans les lauriers-roses" en 2004. L'essai "Fadma nSoumer, une autre lecture de l'illustre fille de Werdja" est l'une des productions les plus lues et appréciées de cet éminent écrivain.
Dans ce livre, il a décrit et relaté le combat de la femme amazighe en Kabylie depuis des millénaires et son important apport dans l'évolution de la société kabyle. Bitam fait partie de cette trempe d'hommes qui, par leurs sentiments, appartiennent au passé, et par leurs pensées à l'avenir, et par leur attitude préservent leur place dans le présent.
Ses prises de position au cours des nombreuses conférences qu'il a animées et la sagesse dont il a sempiternellement fait preuve appellent souvent à la suppression de la rancœur et à l'évacuation de la... rancune du cœur entre les gens. L'essayiste a toujours imbibé la plume de la curiosité dans l'encre des révélations, des informations et des confidences afin de donner un solide et meilleur corps à son... corpus.
La silhouette de cet hiérarque de la littérature hante encore les encoignures de l'enceinte de sa deuxième maison : la maison de la culture de la Ville des genêts. Le Bon Dieu lui a octroyé cette offrande de gravir les échelons du succès l'un après l'autre, mais il a su rester digne et lui-même. Il n'est point un hasard d'ailleurs, si le Tout-Puissant l'a rappelé à Lui à quelques heures du début du mois sacré. Dans ses discours parfois dithyrambiques sur certains sujets et francs mais acerbes pour d'autres, il a souvent donné le la. Une chose est encore certaine, c'est que Boukhalfa Bitam n'a jamais tourné casaque. Il est resté, au contraire, fidèle à ses principes, à ses valeurs humaines et à son esprit de défenseur invétéré des droits de l'homme et des libertés démocratiques en Algérie.
Aujourd'hui, sa femme, ses enfants et ses proches regrettent cet homme aux qualités morales et intellectuelles indéniables. Ils savent pertinemment, néanmoins, qu'il est parti avec le sentiment du devoir accompli et l'impression de l'œuvre achevée.
Boukhalfa Bitam a rendu son dernier souffle mardi 9 juillet au CHU Nedir-Mohamed de Tizi Ouzou à l'âge de 93 ans qu'il a bouclés le 21 juin dernier. Sa dépouille a été inhumée au cimetière familial, dans son village natal, à Ath Yenni, la terre de ses ancêtres, sur les hautes cimes de Kabylie, qui étaient et demeureront à jamais sa fierté, son âme, sa raison d'être... Sa sépulture avoisine, hasard du destin, celle de son ami, son compagnon dans le combat identitaire qui n'est autre que Mouloud Mammeri.
Les passionnants débats et rencontres littéraires qui ont caractérisé la relation entre ces deux monuments de la littérature algérienne à propos de ce bas-monde se poursuivront vraisemblablement dans la vie de l'au-delà. Ces deux personnages charismatiques peuvent désormais reposer en paix, leur message est bel et bien passé et transmis aux générations qui commencent d'ores et déjà à s'en imprégner...
B. K.
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