Résumé : Malgré son succès, Nacéra garde les pieds sur terre. Elle demande à Djamel de passer la récupérer dans l'après-midi. Hind la contacte et lui dévoile les grands projets consécutifs à son défilé. Espiègle, elle lui parlera de Djamel qui n'avait cessé de se démener pour que la soirée se déroule bien. Et puis cet homme pouvait séduire n'importe quelle femme. Nacéra pousse un soupir : -Tu as le don de susciter des inquiétudes Hind. -Alors je ne me suis donc pas trompée, tu es réellement amoureuse de lui. -Petite coquine... Je ne te dirais rien de plus. -C'est comme tu veux. Moi je sais qu'il y a anguille sous roche... Un conseil : ne rate pas le coche cette fois-ci. La jeune femme crut encore entendre sa maman. Elles raccrochèrent, et Nacéra eut tout juste le temps de se préparer, car l'après-midi avançait, et elle n'avait même pas encore pensé à la tenue qu'elle devait porter pour son rendez-vous avec Djamel. Elle opte enfin pour un simple ensemble pantalon et veste courte. Ses cheveux coiffés en boucles flottèrent alors sur ses épaules, lui donnant l'allure d'une jeune première. En sortant de chez elle, elle repense à Maïssa qu'elle aurait dû appeler pour la rassurer. Car elle ne doute pas que cette dernière était dans tous ses états... Elle a même dû passer une nuit blanche à se morfondre, car sa mère n'avait sûrement pas être indulgente avec elle. Nacéra se dit qu'après tout Maïssa était la grande fautive et méritait tous les châtiments. Cependant, considérant les choses sous un meilleur angle, elle se dit que Maïssa avait maintenant son mari et le père de son enfant à ses côtés. Peu importe ce que raconteront les mauvaises langues, à commencer par la famille de Lyès qui aurait sûrement déjà deviné les raisons réelles de ce mariage trop hâtif. Elle reconnut le véhicule de Djamel et le rejoint avant d'ouvrir la portière du passager et de se laisser tomber sur le siège. Il sourit et l'embrasse avant de lancer : -Voici notre grande star... Comment cela va-t-il... ? Elle reprend son souffle avant de répondre : -Je me sens comme quelqu'un qui vient de passer une nuit sous un rouleau compresseur. Mais vu les réactions de mon public et de la presse, je ne m'en plains pas trop. Il hoche la tête : -Je suis heureux pour toi Nacéra... Cette réussite, tu la méritais plus que tout... Tu t'es tellement déchaînée ces derniers temps que je me demandais si tu allais tenir le coup... Tout est bien qui finit bien. -Grâce à toi... Je n'oublierai jamais ce que tu as fais Djamel... Il se tourne vers elle avec une moue dubitative : -Alors comment vas-tu me remercier pour cela... ? Elle sourit : -Ne brûle pas les étapes Djamel, chaque chose en son temps. Mais... je brûle d'impatience moi... Tu ne peux pas imaginer à quel point ! Elle sourit : -Alors démarre... Allons nous installer quelque part pour discuter. Il l'emmène dans un salon de thé très sophistiqué. Le décor traditionnel et raffiné plut tout de suite à Nacéra, qui se demandait comment cet homme s'y prenait pour découvrir des endroits de rêve, où on peut passer des heures sans se lasser. Ils s'installèrent à une table, et un serveur vêtu d'un sarouel et d'une chéchia vint prendre commande. Café, thé, gâteaux aux amandes et eau minérale. Djamel avait passé lui-même commande, comme à ses habitudes, sans demander son reste. Il revint vers Nacéra en souriant : -Je me sens tellement responsable de toi que je m'estime en droit de t'imposer mes goûts. -Pour une fois qu'on s'occupe de moi, je ne devrais pas m'en plaindre. -à la bonne heure... Dans ce salon, on prépare un thé sur la braise... Il a un goût du Sud, avec une pincée nostalgique de l'ancien temps... La même chose pour le café. Quant aux gâteaux, ils sont tout simplement exquis. Il sourit : -On attendant qu'on nous serve, tu peux toujours entamer le sujet. -Lequel... -Voyons... Nous ne sommes plus des écoliers... Tu devais donner une suite à ma proposition, n'est-ce pas... ? Elle sourit : -J'aimerais avant tout connaître toutes les réactions de la presse... Tu as acheté tous les journaux... ? -Et comment ! Il prend sa mallette et en retire un paquet qu'il lui tendit : -Tu as là les revues et les quotidiens qui ont couvert l'événement... Que des éloges ! Elle s'empresse de jeter un coup d'œil sur les articles et les photos : partout la couleur et les lumières dominaient... Ses mannequins pris sous différentes poses affichaient des sourires radieux. Les articles parlaient plus d'elle et de son atelier. Un journaliste avait brillé par une belle remarque : la couturière avait du goût... Un goût extrêmement raffiné qui ressortait dans la coupe et la confection de ses modèles. Le traditionnel surtout s'est taillé la part de lion. Elle repose les journaux et revint vers Djamel. On venait de déposer le thé et les gâteaux, et il était en train de la servir : -Alors... ? Heureuse... ? Elle pousse un soupir : -Je dois le reconnaître. Avec toi, je me sens toujours heureuse. -Ton défilé a eu du succès, et moi j'attends toujours ta réponse... Rends-moi donc heureux à mon tour. (À suivre) Y. H. Nom Adresse email