Quand elle se met en branle, la justice est loin d'être à la traîne si on se réfère aux déclarations du procureur général près la cour d'Alger quant à la date du lancement des mandats d'arrêt visant l'ancien ministre de l'Energie et des membres de sa famille. Mais force est de relever qu'elle est à la traîne dans le domaine de la communication. Si la justice italienne, partie prenante dans ce grand dossier de corruption, n'avait pas communiqué, il était fort à parier que le secret de l'instruction serait tenu, chez nous. Et la contradiction est justement à ce niveau. La corruption a lieu en Algérie, initiée par un cerveau algérien qui, plus est, a été un ministre influent de la République, faisant partie du précarré du Président et gérant, tout seul, la rente qui permet à l'Algérien de vivre. Pour tout cela, et notamment le dernier point, il est plus que normal que le citoyen, et c'est son droit, soit tenu régulièrement informé des différentes phases des investigations menées par la justice. Cet atavisme sur le secret de l'enquête ne tient pas la route s'agissant d'une affaire qui concerne la société dans son ensemble et permettra d'être un exemple pour les autres apprentis-sorciers dans le domaine de la corruption qui nous colle à la peau et nous catapulte aux premières places du classement mondial. Heureux que l'affaire dépasse les frontières où les tentatives d'étouffer ce scandale sont minimes, voire impossibles. Sinon comment expliquer qu'au départ où une perquisition a été diligentée sans que l'intéressé ne soit inculpé ou tout au moins frappé d'une interdiction de sortie du territoire national (ISTN) ? Pourquoi lui a-t-on confié en plus de sa charge ministérielle importante, la gestion de Sonatrach durant près de deux ans ? Pourquoi et comment a-t-il réussi à introduire une loi sur le bradage des hydrocarbures et à la faire valider et passer par un Conseil des ministres et plus grave par les députés ? N'est-il que le bras et que les parrains ailleurs ? Chakib Khellil, encore présumé innocent, aura tout le loisir de s'expliquer devant la justice si la justice et les autorités les plus hautes arrivent à arracher son extradition. Pour mémoire, Moumen Khalifa est toujours en Grande-Bretagne alors que les fusibles ont été condamnés et ont purgé leur peine. Espérons que la justice continuera en si bon chemin pour qu'éclate toute la vérité sur une partie de la dilapidation du pays. Ceci évitera que le thème de la corruption soit le thème nodal de la prochaine campagne présidentielle et que le petit délinquant sache que l'Algérie propre sait aussi chasser les requins. O. A [email protected] Nom Adresse email