Le ministère des Affaires religieuses avaient mis en garde récemment contre les prêches importés d'Orient et des pays du Golfe. Les habitants de Tifilkout, dans la Kabylie profonde, montent au créneau pour dénoncer le discours haineux semant la fitna entre les enfants d'une même patrie. Le département de Ghlamallah est interpellé pour agir. Ce n'est pas la première fois que des villageois demandent le départ d'un imam salafiste auquel on reproche de prôner un discours radical ne respectant pas les fondements de la société villageoise et les pratiques religieuses inspirées des aïeux. Les habitants du village Tifilkout, dans la commune d'Illiltène à 70 km au sud de la wilaya de Tizi Ouzou, ont décidé de rompre le mutisme et de dénoncer énergiquement les pratiques d'un imam qui "adopte des prêches avec des teneurs extrémistes". "Les fidèles de notre village pratiquaient un islam qui prône la paix et la tolérance depuis la nuit des temps. Nous n'avions jamais, par le passé, eu un problème d'ordre religieux jusqu'à la venue de cet imam. Nos anciens et quelques jeunes aussi pratiquent leur religion dans le respect total des autres et surtout des traditions et us kabyles", lit-on dans une pétition rendue publique par ces villageois qui exigent le départ immédiat de cet imam nouvellement installé. Ils relèvent, par ailleurs, que "depuis l'arrivée de cet imam dans le village, nous constatons que les prêches développés sont d'une teneur extrémiste portant atteinte aux valeurs sociales de respect et de tolérance régnant depuis des siècles dans notre village", tout en reprochant à l'imam en question de ne pas respecter les fondements de la société et de semer la zizanie entre les personnes en soulevant "un tollé généralisé entre villageois par un discours de haine et de mépris envers les villageois non croyants et les croyants laïcs. Ces deux catégories ont de tout temps cohabité dans notre village en symbiose et en osmose dans un climat de convivialité, de liberté de conscience sans discrimination aucune". C'est pourquoi, ces villageois dénoncent énergiquement "les sermons intégristes et discours contre les valeurs kabyles que prêche cet imam et exigeons son départ immédiat", et d'appeler "toutes les personnes éprises de liberté et de tolérance à se joindre par la solidarité à notre action pour condamner dans les actes et les faits des imams qui sèment la discorde et la haine par le biais de leurs discours et comportement". Il faut rappeler qu'en juillet dernier, des citoyens d'Imzizou, relevant de la commune de Fréha, à une trentaine de kilomètres à l'est de Tizi Ouzou, se sont rassemblés pour exiger le départ d'un imam salafiste du village. Les villageois avaient dénoncé "le non-respect des traditions musulmanes dans ses différents prêches tout en revendiquant le respect d'un islam pur et conforme aux valeurs ancestrales héritées de leurs aïeux depuis des siècles". K. T Nom Adresse email