Des milliers de partisans du président islamiste déchu, Mohamed Morsi, ont tenté de défiler, hier, au Caire et dans d'autres villes égyptiennes, d'où les affrontements avec les forces de sécurité ont fait une cinquantaine de morts. Les violences ont repris hier relançant les craintes de voir l'Egypte plonger dans le chaos. Au Caire, verrouillé par l'armée déployée en masse et quadrillée par "des comités populaires" anti-islamistes, des tirs d'armes automatiques retentissaient notamment aux abords de la place Ramsès, où étaient massés des milliers de pro-Morsi. L'armée était déployée, bloquant les grands axes, notamment ceux menant à la place Tahrir. Les télévisions égyptiennes ont montré des hommes, qui tiraient au fusil d'assaut kalachnikov depuis un pont. Des tentatives de prendre d'assaut des postes de police par les Frères musulmans ont eu lieu en vain. Les forces de sécurité égyptiennes ont même intercepté des véhicules, dont les occupants brandissaient des drapeaux aux sigles de la mouvance terroriste Al-Qaïda. Des tirs ont également été entendus dans d'autres grandes villes du pays où les islamistes manifestent comme Alexandrie, Béni Sueif et Fayoum au sud du Caire, et la ville touristique de Hurghada sur la mer Rouge. Les partisans du président islamiste Mohamed Morsi, destitué et arrêté par l'armée le 3 juillet, ont donc lancé leur "vendredi de la colère" pour dénoncer notamment la dispersion par la force de leurs sit-in à Nahda et Rabaa Aadawiya. La confrérie de Mohamed Morsi, dont l'appel à manifester jeudi n'avait pas reçu d'écho au Caire, a donc tenté hier une nouvelle démonstration de force face aux autorités. Quant au gouvernement qui, jusqu'ici, saluait la "très grande retenue" de la police dans la dispersion des manifestants pro-Morsi sur les places Rabaâ al-Aadawiya et Nahda du Caire, il a durci le ton jeudi. Après de nouvelles attaques et la mort de 13 policiers et militaires, perpétrées par des islamistes dans la péninsule instable du Nord-Sinaï, la presse, se déchaînait contre la confrérie. "Les milices des Frères détruisent les biens du peuple", titrait notamment le journal privé Al-Masry al-Youm au-dessus d'une photo du siège de la province de Guizeh ravagé par les flammes. Depuis la chute de Morsi suite à une terrible pression de la rue qui dénonçait la nouvelle dictature islamiste, la majorité des dirigeants de la confrérie ont été arrêtés ou sont en fuite. Mohamed Morsi est lui-même toujours détenu au secret. Son guide suprême Mohamed Badie, en fuite, a promis hier dans sa lettre hebdomadaire à ses partisans que les responsables des "massacres" allaient devoir payer. Ceci étant, le nombre des victimes des affrontements entre les partisans du président déchu Mohamed Morsi et les forces de l'ordre a atteint 638 personnes, selon un communiqué hier du ministère égyptien de la Santé, faisant état d'un nouveau bilan. Selon le porte-parole du ministère, Mohamed Fathallah, les violences ont également fait 3 994 blessés. Le gouvernement a affirmé hier se battre contre "un complot terroriste malveillant des Frères musulmans". M .T Nom Adresse email