Résumé : Lasse d'attendre son mari qui tardait à rentrer, Nacéra s'endort devant le poste de télévision. Des heures passent avant que Djamel ne rentre. Il remarque tout de suite la table dressée. ému, il réveille sa femme et l'exhorte à dîner avec lui. Mais Nacéra avait une boule dans l'estomac. Elle était angoissée. Serait-elle uniquement jalouse ? Elle fait une petite moue avant de répondre : -Tout comme toi, je me sens très lasse ce soir. -Alors donne ce flacon d'huile, je vais te faire moi aussi un massage. Elle fait un signe de négation de sa tête avant de répondre : -Non... Je n'ai pas besoin de massage... Je vais tenter de dormir un peu... Cela ira mieux après. Ne voulant pas la brusquer par d'autres remarques, Djamel retombe sur son oreiller et ne tarde pas à s'endormir profondément. Nacéra éteint la lumière et s'allonge à ses côtés. Elle n'avait pas du tout sommeil, et ses yeux grands ouverts tentaient de percer l'obscurité de sa chambre. Elle entendait la respiration régulière de Djamel... Il dormait... Elle soupire. La vie semblait pourtant très simple pour eux... Pourquoi ce poids sur son cœur et ce mauvais pressentiment qui la taraudait depuis son passage au bureau de son mari... ? Elle tente encore de se rassurer... Djamel dormait sans remords à côté d'elle... Que voulait-elle de plus... Les soupçons sont un poison violent qui finit toujours par détruire le couple le plus uni... Elle se rappelle les confidences de ses clientes... Leurs déboires dans un couple qui battait de l'aile pour des raisons parfois absurdes. Elle comprenait maintenant leurs hantises. Un bel homme comme Djamel ne passerait pas inaperçu, et lorsqu'elle sortait avec lui, elle remarquait souvent les regards d'envie que lui jetaient certaines femmes. Elle ferme les yeux et se laisse emporter par un sommeil loin d'être réparateur. Des cauchemars vinrent peupler sa nuit... Le cri d'un hibou et l'aboiement d'un chien créent une symphonie si lugubre qu'elle sursaute, se réveille, puis rabat sa couverture pour se lever tout bonnement. Elle se rend dans la salle de bains pour prendre un bain chaud, qui la revigore et lui redonne des couleurs. Elle se contemple un moment dans la glace et se dit qu'elle devrait passer chez son esthéticienne pour un nettoyage de peau... Et puis... Elle devrait penser à changer un peu de look... Maintenant qu'elle était mariée, elle doit se donner une allure de dame. Fini les cheveux en bataille et le visage sans maquillage et sans entretien. Djamel était très soigné et très élégant, et elle devrait en faire de même. Ne pouvant se rendormir, elle rejoint sa cuisine. Souvent, alors qu'elle était encore célibataire, lorsque le sommeil la fuyait, elle confectionnait des gâteaux. Ses gestes simples et réguliers avaient pour effet de la distraire et de la déstresser. Alors, elle prend de la farine, du beurre, des œufs, et tout qu'il faut pour préparer un cake, avant de retrousser ses manches pour travailler la pâte. Elle enfourne le gâteau et actionne la minuterie, avant de préparer du café. Le matin pointait, lorsqu'elle ressort le cake cuit à point du four et l'arrose d'un sirop avant de rajouter dessus des fruits confits. Une bonne odeur de vanille se mêle à celle du café frais. -Hum... ça sent bon... On peut dire que ces arômes m'ont fait sortir d'un bond de mon lit. Elle se retourne et constate que Djamel était adossé à la porte de la cuisine : -Ah ! Désolée Djamel... Je t'ai réveillé. Il s'approche d'elle et la prend par la taille : -Si c'est pour me faire goûter ce bon café frais et ce succulent cake, je crois que ça en valait la peine. Il tire une chaise et s'y laisse tomber. Nacéra lui sert un grand bol de café au lait et découpe une belle tranche de cake qu'elle dépose dans sa soucoupe : -J'espère que tu aimes les fruits confits... Moi j'en raffole. Mais tu n'es pas obligé de partager mes goûts culinaires. -Je les partagerais volontiers... Il goûte un bout de cake et ferme les yeux un moment, avant d'en reprendre : -C'est tout bonnement exquis... Tu connais encore des recettes aussi délicieuses... ? Elle rit : -Bien sûr... Et même dans le cas contraire, j'en aurais inventé, rien que pour te faire plaisir et te voir heureux. Il se lève et l'embrasse sur la joue : -Plus heureux que moi, je ne pense pas en trouver en ce moment. Elle ne répondit pas, et il remarque son air quelque peu abattu. -Tu sens bon... J'ai l'impression que tu viens de prendre un bain... -Oui. Je n'arrivais pas à trouver le sommeil. -Pourquoi... ? -Heu... Juste une insomnie. (À suivre) Y. H. Nom Adresse email