Résumé : Nacéra est réveillée au beau milieu de la nuit. C'était la police. On lui demande de se présenter au commissariat. Elle est sûre qu'un malheur est arrivé à Djamel. On lui apprend que ce dernier avait déjà été marié à plusieurs femmes. En découvrant les raisons, la femme est stupéfaite... Elle n'aurait jamais soupçonné que son mari était un escroc. Le commissaire poursuit : - Le jeu était simple pour lui, car il choisissait ses victimes... Les femmes qu'il épousait n'étaient pas jeunes, et avaient perdu pour la plupart l'espoir de se marier un jour. Comme il était bel homme et beau parleur, il savait les attirer dans son piège et accaparer leurs capitaux avant de disparaître... Vous êtes sa dernière victime si j'ose dire. Nacéra sentit une frilosité la gagner. Elle déglutit avant de lancer : -Mais ce n'était pas le cas pour moi... Djamel m'aimait... Il ne m'a jamais rien demandé... Je... Je suis couturière... -Et vous possédez un atelier de confection qui marche très bien... À la force de vos bras, vous avez amassé une petite fortune. Djamel ne se trompe que rarement dans ses investigations... Comme dans un rêve, Nacéra se revoit avec Hind au restaurant, et avec cet homme en face d'elle, qu'elle avait elle-même provoqué. -Lorsque j'ai rencontré Djamel, il ne connaissait rien de moi... C'était juste le hasard qui nous avait mis l'un en face de l'autre. -Peut-être... Mais ensuite, cet homme a dû faire sa petite enquête... Il a dû vous supplier de devenir sa femme, avant de passer au second acte... Jusqu'à ce jour, il n'a vécu que de ces fortunes amassées par des moyens loin d'être honnêtes. Nacéra se retint au bureau. Non... C'était incroyable... Djamel ne pouvait pas être un escroc... Il était si beau... si prévenant... si gentil... -Vous m'en voyez navré madame... Mais c'est la triste réalité... Cet après-midi, il a eu un accident... Une femme a essayé de le tuer... Sa voiture a dérapé... -Oh ! Mon Dieu... Elle se lève, puis vacille. Le commissaire la retint juste à temps. Elle venait de perdre connaissance. On appelle une policière pour s'occuper d'elle. Nacéra sentit le monde noircir devant ses yeux. Elle tente de reprendre une respiration normale, et de se dominer. Elle boit un grand verre d'eau, puis se calme avant de demander : -Il est mort ? -Non... Juste blessé... Il se trouve dans un hôpital pour des soins... Nous le surveillons de près, car il risque de nous échapper... Il tend à s'éloigner trop souvent de la ville ces derniers temps... Elle repense à ses absences, puis demande : -Et cette femme... Cette femme qui voulait le tuer... Où est-elle... ? -Ici, chez nous... On vient de l'arrêter, et elle a tout avoué... Grâce au concours d'un automobiliste qui avait assisté à toute la scène, nous avons pu la localiser... Elle a craqué durant l'interrogatoire... C'est une femme qui a été délestée de tous ses biens jusqu'au dernier sou. -Que faisait-elle dans la vie ? -Elle était commerçante... Elle possédait des magasins et avait des biens dans les plus grandes villes du pays... Lorsqu'elle a rencontré Djamel il y a quelques années, elle était veuve, et était bien plus âgée que lui... Mais il n'en avait cure... Son but était clair : l'escroquer puis la quitter... Cette malheureuse avait alors frôlé une dépression et s'est fait suivre durant de longs mois par un psychiatre. Lorsqu'elle a pu reprendre pied, elle est allée le retrouver pour récupérer ses biens.... À maintes reprises, il l'a rabrouée sans pitié tout en la menaçant de la tuer... Alors, elle avait décidé de passer elle-même à l'action... Nacéra ne savait plus si elle devait croire l'homme assis en face d'elle, ou se pincer très fort pour vérifier si elle ne rêvait pas. Mais la migraine qui la taraudait était justement là pour lui prouver qu'elle ne vivait que la réalité... Aussi amère soit-elle, elle doit l'accepter et la prendre en considération. Elle repense à Djamel et sursaute avant de demander : -Est-il dans un état grave... ? Le commissaire hausse les épaules : -Quelques fractures et des contusions... -Pourrais-je lui rendre visite à l'hôpital ? -Si vous voulez... Elle se lève et prend son sac : -Je ne sais quoi vous dire commissaire, mais toute cette histoire me paraît... -Incroyable... Je le conçois madame... Mais la réalité est souvent difficile à admettre. Croyez-moi, il m'arrive de détester mon métier, car souvent il m'est intolérable de mettre les gens devant certaines vérités qui les blessent. (À suivre) Y. H. Nom Adresse email