Le bras de fer entre les habitants du village Aghribs et un groupe salafiste local prend les allures de feuilleton à rebondissements. Hier encore, le comité de ce village, à une quarantaine de kilomètres à l'est de la ville de Tizi Ouzou, est monté au créneau pour dénoncer ce qu'il qualifie, dans une déclaration rendue publique, de "comportements provocateurs, de menaces et même de voies de faits d'un groupe de salafistes dans le village". "Il y a eu des attaques ayant provoqué de sérieuses blessures, des menaces de mort contre les élus de la commune et un faux barrage à l'entrée du village pour intercepter un citoyen qui a réagi aux insultes de l'un des salafistes sans que les services de l'Etat, alertés à maintes reprises, n'aient daigné réagir", explique le comité de village d'Aghribs dans sa déclaration. Les rédacteurs du document ajoutent qu'aujourd'hui les agressions atteignent, par leur répétition et leur gravité, un niveau critique, et que les villageois ne peuvent tolérer plus longtemps des actes indignes des traditions de la région, violant la loi et attentant à la sécurité des citoyens. "L'absence prolongée des autorités est inadmissible", et si la situation venait à durer, avertissent-ils, "cette absence sera considérée comme une complicité avec des agents qui ont la prétention et probablement la mission de soumettre la Kabylie". Dans sa déclaration, le comité de village d'Aghribs rappelle que plusieurs dizaines de plaintes ont été déjà déposées par des citoyens contre ces salafistes auprès de la gendarmerie, mais toutes sont restées sans suite, à ce jour. "Encouragés par cette démission des pouvoirs publics, ces éléments persistent dans leurs agissements et commettent désormais des exactions gravissimes sur des villageois excédés par la passivité de la force publique". Le comité de village rappelle la mobilisation qui a fini par faire d'Aghribs l'un des porte-drapeaux de la défense et la protection de l'honneur Kabyle qui gêne les tenants de l'arbitraire et de l'obscurantisme. "Ni les milliards déversés par la pègre, ni l'irruption de complices étrangers, ni le laxisme des autorités n'ont pu venir à bout de la solidarité et de la détermination des enfants de Sidi Djaffar", rappellent-ils encore. Pour rappel, lorsqu'une plainte a été déposée par les adversaires des villageois, la justice de Tizi Ouzou, égale à elle-même, n'avait pas hésité à convoquer, en janvier dernier, un sénateur en fonction, et donc jouissant d'une immunité parlementaire. S. L Nom Adresse email