Un réseau national de vol et de trafic de véhicules a été démantelé. Il y a eu même cette histoire à la limite de l'insolite d'un veilleur de nuit qui a transformé une maison de jeunes en maison close. Tipasa, samedi 14 septembre. Il est à peine 14h30 quand nous foulons les rues de la capitale du Chenoua. Les routes sont noires de monde. Les aoûtiens profitent encore des quelques rayons de soleil avant que la saison des feuilles mortes pointe le bout du nez. Derrière cette beauté d'un site paradisiaque, aux corniches enchanteresses, se cache un autre visage : la condition inhumaine. La misère, la prostitution, le cannabis, les agressions et autres actes prohibés, surtout que l'heure est aux rentrées scolaire et sociale. à un jet de pierre de l'Algérois, aux portes du Chenoua, les gendarmes traquent les suspects et opèrent dans les noyaux durs de la criminalité. Plus de 600 hommes, issus du Groupement d'intervention et de réserve (GIR) de Koléa, des escadrons et des brigades de sécurité routière, des unités spéciales de SSI (section de sécurité d'intervention), sont déployés pour occuper un terrain infesté par une criminalité incessante. La veille, c'est un gardien de nuit de la maison de jeunes de Koléa qui sera arrêté en flagrant délit en train de céder cette enceinte à la dépravation. Un couple, dont une femme âgée de 28 ans et enceinte de 8 mois, et le veilleur seront arrêtés. Triste sort d'une société qui refoule ses désirs, cet acte de prostitution sera condamné par la justice. Sur ces sentiers battus, comme cette voie express et l'autoroute Est-Ouest, ce sont 10 jeunes insoumis au Service national qui sont interpellés. Recherchés par la justice, ils sont traduits devant le tribunal militaire qui les affecte, à son tour, à leurs unités respectives. à Bou-Ismaïl, 3 malfaiteurs, tous des repris de justice, seront appréhendés, eux aussi en flagrant délit, alors qu'ils opéraient des vols de domicile. Leur arrestation permettra aux gendarmes de Tipasa de résoudre plusieurs affaires en instance depuis 2009, grâce aux empreintes digitales relevées sur la scène du crime. éparpillés à travers les roseaux et autres lieux de débauche, les mêmes services réussiront à mettre la main sur 7 autres individus pour consommation de drogue et port d'arme blanche. De Fouka à Barbissa, en passant par Hattatba, Bous-Imaïl, Chaïba, Koléa, jusqu'aux zones de Douaouda et Benhenni, le cannabis fait légion, surtout que 3 narcotrafiquants ont déjà fait de la prison. Des réseaux nationaux tombent à Tipasa Mais ce n'est pas fini, et l'opération coup-de-poing est loin d'être une partie de plaisir. Un appel sur le numéro vert 10 55 de la GN épargnera toute une famille d'une agression certaine. En état d'ivresse avancée, un individu pénètre dans un domicile et règle ses comptes. Il sera interpellé à l'intérieur du domicile par les SSI qui réussiront à le neutraliser. Au même moment, alors que le commandant de la compagnie de Koléa, le capitaine Adnane Deghiche, supervisait le suivi des opérations, on nous annonce l'arrestation de 3 autres malfaiteurs sur l'axe autoroutier de Douaouda. Impliqués dans 8 affaires similaires, ces derniers braquaient les automobilistes et les agressaient pour les déposséder de leurs biens. Mais Tipasa, ce n'est pas seulement cette criminalité constante qui pourrit la vie au Chenoua. Deux escrocs, originaires d'El-Attaf (Aïn Defla), sont arrêtés au moment où ils allaient vendre un porte-char à 240 millions de centimes et loué à M'sila ! L'opération en cours aboutira aussi, après 656 identifications, à l'arrestation de 3 autres insoumis au Service national et d'un jeune malfrat recherché pour agressions suivies de vols. Sur l'ancienne route qui débouche sur Bouharoun et le Tombeau de la chrétienne, 2 individus sont également appréhendés pour trafic de boissons alcoolisées. Au total, 44 PV seront rédigés à ce propos, notamment pour conduite en état d'ivresse, en raison de l'inexistence de débits de boissons dans toute la région. En fait, les mis en cause ont élu domicile dans une usine fermée de transformation du poisson. Le patron de la GN de Tipasa, Tarik Attalah, se réjouira de ces résultats obtenus en moins de 24 heures. "Notre mission est de maintenir cette pression sur les noyaux de la criminalité et de protéger les citoyens, de manière générale, et les touristes, particulièrement, mais aussi les lieux de plaisance et les sites archéologiques." Bien avant cette opération d'envergure, un important réseau national spécialisé dans le vol et le trafic de véhicules a été démantelé. Composé de 4 individus, dont une jeune femme, celui-ci opérait entre Tipasa, Blida et Tlemcen. L'enquête est toujours en cours, puisque 3 autres mis en cause sont en fuite, alors que des dizaines de victimes n'ont pas encore réagi pour reconnaître leurs agresseurs. Il est 21h, l'opération suit son cours, et la plage Colonel-Abbas est cernée. La circulation routière est lente. L'autoroute est quasiment noire de monde. Pour un dernier week-end avant l'automne, il le fallait bien. Du reste, la nuit porte conseil. F. B. Nom Adresse email