En attendant que le duo FLN-RND retrouve sa forme et reprenne ses droits à l'agitation politique, le pouvoir n'a pas à s'inquiéter dans ce registre d'animation. Il y a le tandem TAJ-MPA qui arrive à pas sûrs. Il n'a pas laissé place au doute pour un tel rôle. Tellement excités à l'idée de tenir le rôle de supporters du régime, que le MPA et TAJ manquèrent de discipline «politique» qu'on retrouvait traditionnellement chez le FLN et le RND. Le parti d'Amar Ghoul et celui d'Amara Benyounès n'ont pas eu la patience nécessaire en pareille circonstance de doute. C'est que le duo TAJ-MPA s'investit dans un jeu pour lequel il manque des outils nécessaires. Alors que le gouvernement dans lequel ils sont pourtant membres procédait à l'installation de la commission d'experts chargés d'élaborer l'avant-projet de loi sur la révision constitutionnelle, les deux hommes se sont mis à exhiber leur soutien à un prolongement du règne du président Abdelaziz Bouteflika avant même que le premier concerné ne se prononce de manière officielle. La danse est bien là avant même la musique ! Nous sommes ainsi dans une configuration semblable à celle qui a prévalu pendant longtemps quand l'Alliance présidentielle composée du FLN, du RND et du MSP plombait la scène politique. Elle a été contrainte par la suite à survivre quelques temps sans le MSP de Bouguerra Soltani, qui a cru pouvoir vivre en solo son printemps. Arrivera par la suite la grande fissure au sein du FLN qui a évincé son secrétaire général, Abdelaziz Belkhadem. Depuis l'ancien parti unique est sans direction. Il a été rejoint dans cette posture par le RND qui se cherche depuis janvier un compromis interne. L'alliance présidentielle a vécu son temps. Elle dominait la scène et s'accaparait les médias publics comme privés. Elle applaudissait, au moindre signal, toute décision prise par le gouvernement. C'est la même alliance qui appuyait un choix gouvernemental et c'est aussi la même alliance qui défendait le même gouvernement quant ce dernier se contredisait. L'essentiel n'est pas tant ce qui a été décidé ou annulé. Mais c'est plutôt de rester dans les rouages de la décision même si les plus lourdes se prennent à l'insu de ce personnel politique, qui a fini par ridiculiser l'action politique. Le FLN et le RND pris par un malaise organique à l'approche des présidentielles 2014, cela équivaut à des places libres dans l'arène de l'animation. Le TAJ et le MPA ne peuvent pas se permettre de rater l'aubaine. Sans sceller une alliance et sans pactiser, les deux partis en forment un tandem qui applaudit les choix du pouvoir avant même les délibérations finales de ce dernier.