Orphelin de son père fondateur, le FFS donne actuellement l'apparence d'une formation politique en quête de nouveaux positionnements. Cela fait un demi-siècle qu'un groupe de militants nationalistes s'est réuni le 29 septembre 1963, en Kabylie, pour mettre sur pied une formation politique et une aile armée. Son but était de s'opposer au coup de force de l'armée des frontières mené par le tandem Ben Bella et Boumediene qui s'était emparé du pouvoir en Algérie. Ces militants, dont Hocine Aït Ahmed, Yaha Abdelhafid, Mohand-Akli Benyounès et bien d'autres encore, se sont joints à l'initiative qui a pu fédérer même des anciens de l'ALN, dont les colonels Abderrahmane Mira et Mohand Oulhadj. Le Front des forces socialistes est alors né et Hocine Aït Ahmed, ancien chef de l'OS, était désigné à la tête. La hache de guerre fut déterrée et le FFS s'engagea dans une action armée contre les troupes de Ben Bella. Plusieurs centaines de personnes trouveront la mort dans ce conflit. Au jour d'aujourd'hui, elles ne sont pas reconnues. Les survivants, quant à eux, ont eu à supporter une longue période de reniement de leur passé révolutionnaire. La naissance du FFS est le témoin de ces années de terreur qui se sont abattues sur le pays, gouverné de main de fer par Ben Bella pour un laps de temps avant que son état-major ne le culbute en juin 1965. La création du FFS avait pour objectif d'"opérer le redressement de la Révolution algérienne. D'en assurer la continuité en instaurant un socialisme fondé sur l'adhésion populaire, seule garante de justice sociale et de liberté", avaient écrit les fondateurs dans leur première déclaration. Le chef du parti fut arrêté en 1964, condamné à mort dans une peine commuée en perpétuité, il réussit à fuir et s'installa, dès lors, en exil. C'est depuis ces années que le FFS entre en clandestinité. Aït Ahmed exilé, ses cadres ciblés par une répression féroce, il parvint, tout de même, à le maintenir en vie, surtout avec ses cellules organisées en exil. Le FFS compte plusieurs centaines de martyrs, à l'image des combattants de 1963, Ali Mecili... En 1989, Aït Ahmed foule encore une fois le sol algérien, la terre de ses innombrables luttes. Il réanime le FFS et croise encore le fer, cette fois-ci, uniquement dans l'arène politique avec le pouvoir. Le virage dangereux qu'ont pris les premières élections législatives en Algérie le pousse encore une autre fois à l'exil, même si le leader de l'opposition affiche sa proximité avec les islamistes. D'un combat à un autre, Aït Ahmed aura ainsi survécu à toutes les crises qu'a vécues le parti. Presqu'un demi-siècle à la tête du FFS, il se retire de la présidence du parti cette année à la faveur du 5e congrès. Cinquante années d'existence et de résistance ont fait du FFS la mémoire de la lutte politique en Algérie. Réduit, ces dernières années, au silence par les luttes intestines qui minent ses rangs, depuis notamment, le retrait d'Aït Ahmed, le FFS semble jouer, bon gré mal gré, les prolongations. L'autorité morale et politique que représentait son ex-chef manquera à ses troupes. Ses positions, que d'aucuns estiment en contradiction avec l'essence même de l'existence de cette formation, ont fini par vider le parti de sa sève. Démissions en cascade, exclusions de militants..., le FFS tente de résister à l'usure du temps, surtout maintenant qu'il est orphelin de son fondateur. Sinon comment expliquer son silence depuis sa participation, contre l'avis de ses militants, faut-il le souligner, aux dernières législatives ? Maladie de Bouteflika, remaniement ministériel, 4e mandat ou rallonge à celui actuel et surtout les changements opérés au sein du DRS, sachant que le FFS a toujours fait de cette question son cheval de bataille. Et cela sans citer les graves crises qui ont émaillé le champ géopolitique immédiat de l'Algérie..., le FFS est resté en rade de tous ces événements. Pour ce demi-siècle d'existence, son instance présidentielle a prévu des activités dont des conférences et des meetings. Mohamed Mouloudj Nom Adresse email