Refroidis par la courbe ascendante que suivent depuis plusieurs années les prix du mouton, les Algériens, notamment ceux aux bourses moyennes, renâclent à s'offrir la bête bénie. La fête de l'Aïd el-Adha pointe son nez et apporte d'ores et déjà avec elle son lot de vicissitudes et d'incertitudes. Une certaine catégorie de citoyens, en effet, reste encore indécise quant à la pratique du rituel qui sacralise cet événement religieux. Refroidis par la courbe ascendante que suivent depuis plusieurs années les prix du mouton, les Algériens, notamment ceux aux bourses moyennes, renâclent à s'offrir la bête bénie. Feront-ils l'impasse sur ce rite musulman pour cause d'incapacité financière ? Ou bien vont-ils se sacrifier afin qu'ils puissent... sacrifier l'ovin ? À moins d'un mois de l'Aïd, la question n'est toujours pas tranchée dans la tête des habitants composant cette frange de la société. À l'instar des exercices précédents, 2013 ne déroge pas à la règle. L'on s'attend aussi cette année à une flambée des prix sur les marchés à bestiaux et dans les endroits improvisés à la périphérie, voire à l'intérieur des grandes villes par les maquignons venus des wilayas productrices. Le cheptel ovin s'agrandit d'année en année, certes, mais cette évolution est suivie par celle des cours pratiqués par les revendeurs. Ce qui dissuade davantage les pères de famille. Or, le ministère de tutelle évalue le cheptel ovin à 25 millions de têtes. Un tel nombre représente réellement une offre suffisante pour cibler une grande majorité de la population, tout en mettant en évidence, bien entendu, que près de 5 millions de têtes seulement sont sacrifiées chaque année en Algérie. Les innombrables intermédiaires qui s'interposent à travers les différents maillons de la chaîne sèment, cependant, le doute au sein des acheteurs potentiels en augmentant les prix de vente. Entre l'éleveur et le revendeur final, la bête passe par de nombreuses mains et sa valeur se multiplie. Et tout propriétaire pratique les tarifs à sa guise, au nom de la liberté des prix, imposée par l'économie de marché, à laquelle a opté le gouvernement. Les wilayas réputées par la qualité et la quantité qu'elles produisent annuellement annoncent déjà la couleur ! Les cours avoisinent actuellement les 40 000 DA à M'sila pour ne citer que cet exemple. Traditionnellement, les prix sont abordables dans les régions connues pour l'élevage d'ovins. Preuve en est : les gens des grandes villes et autres agglomérations se déplacent vers ces localités pour effectuer des achats en gros, soit pour leur famille, soit pour les revendre carrément. Cela étant, le marché a besoin d'une régulation qui nécessite une implication de tous les acteurs. Cet objectif passe par l'organisation de la filière des viandes rouges, un chantier ouvert, d'ailleurs, il y a à peine quelques jours par l'ex-ministre Benaïssa. Il a voulu regrouper ainsi tous les opérateurs dans un conseil interprofessionnel qui devrait voir le jour incessamment. Cette problématique des prix sera également atténuée avec l'ouverture des complexes d'abattage projetés à El-Bayadh, Djelfa et Oum El-Bouaghi et dont la réception est prévue pour le courant de l'année 2014. L'autre facteur favorisant cette hausse des cours a trait à la bonne pluviométrie qui a caractérisé ces derniers mois plusieurs régions du pays. Du coup, les fourrages ont été disponibles en quantités suffisantes. Cette disponibilité a convaincu les éleveurs à garder leur bétail afin de l'engraisser encore plus et de le vendre, par la suite, plus cher. Une chose est certaine, le ministère de tutelle, à travers la Direction des services vétérinaires (DSV), a pris toutes les dispositions pour que cet évènement se déroule dans les meilleures conditions. "Au plan sanitaire, les services vétérinaires, relevant des wilayas pourvoyeuses de cheptel, notamment les wilayas steppiques, délivrent des certificats de bonne santé devant accompagner les animaux lors de leurs déplacements", indique un communiqué émanant du département de l'Agriculture. Le jour de l'Aïd, tous les établissements d'abattage, répartis sur l'ensemble du territoire national, seront ouverts pour inciter les citoyens à sacrifier leurs animaux dans une enceinte conforme et contrôlée. Des permanences seront assurées par les services vétérinaires de wilaya au sein des APC et des lieux d'abattage. Mieux, des brigades mobiles composées de vétérinaires et de techniciens effectueront des tournées dans les divers lieux susceptibles d'abriter des abattages surtout en milieu rural. La même source affirme également que différents lieux de rassemblement et de vente d'animaux seront fixés au préalable par arrêté de wilaya, avec la mise en place d'un réseau d'information efficace nécessaire pour mieux sensibiliser les citoyens. B. K Nom Adresse email