Bruxelles paye la politique de la France qui avait décidé de placer Damas dans son collimateur, de façon unilatérale, pensant mettre devant le fait accompli ses partenaires de l'Union européenne. Le président syrien Bachar el-Assad a affirmé qu'il se conformerait à la résolution des Nations unies sur les armes, mais a dénié tout rôle à l'Europe dans le règlement de la crise syrienne, dans une interview à la télévision italienne Raï News 24, après le vote de résolution 2118 par le Conseil de sécurité sur la destruction des armes chimiques syriennes. Les experts de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), sont à l'œuvre à Damas et leur responsable a affirmé qu'il n'avait aucune raison de douter des informations fournies par le régime syrien sur son arsenal chimique. C'est l'opération de désarmement la plus ambitieuse, dans un pays plongé dans la guerre civile : il s'agit d'éliminer plus de 1 000 tonnes de produits toxiques (sarin, gaz moutarde), réparties sur 45 sites. De leur côté, Moscou et Pékin ont proposé leurs services pour l'opération proprement dite tandis que les Etats-Unis, l'Allemagne et d'autres pays ont offert leur aide technique ou financière. Le patron de l'ONU, après son annonce que la conférence de paix Genève II devrait se tenir à la mi-novembre pour tenter d'amorcer une transition politique en Syrie, avait rencontré pour la première fois le chef de l'opposition syrienne Ahmad Jarba pour l'encourager à y participer. Ban Ki-moon a découvert toute la division qui paralyse la rébellion syrienne. Ahmad Jarba a promis d'y participer mais il ne parlait que pour lui-même car, même parmi ses proches, le ton est plutôt résolument amer. L'opposition, dans sa majorité réclamait une résolution assortie de menaces de sanctions directes, mais surtout elle voulait que les Etats-Unis mettent à exécution leurs menaces de frappes contre Bachar al-Assad suspendues après l'accord russo-américain du 14 septembre. Avec cette histoire d'armes chimiques, le président syrien est à nouveau l'interlocuteur syrien pour la communauté internationale. Il y a eu un renversement de la situation. De surcroît, l'opposition a été désavouée par 13 importants groupes rebelles, dont les islamistes radicaux et les djihadistes. Sur ce fond, se greffe le divorce de plus en plus grand entre les Syriens de l'intérieur et ceux de l'extérieur. Du coup, cela enlève toute marge de manœuvre à l'opposition pour de futures négociations de paix. Bachar al-Assad joue sur du velours puisqu'il est allé jusqu'à zapper l'UE de Genève II... "Franchement, la plupart des pays européens n'ont pas la capacité de jouer un rôle dans le processus de paix, ils ne possèdent pas les atouts nécessaire pour réussir dans ce rôle", a-t-il souligné. "Ils ont adopté la politique américaine dans leur relations avec les différents pays de la région, sans en avoir les moyens", a-t-il ironisé. D. B Nom Adresse email