Pour M. Bouguerra, "une migration ordonnée et concertée est à notre portée", pour peu qu'il y ait conjugaison des efforts au niveau régional et à l'échelle internationale. Une délégation algérienne, conduite par le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Madjid Bouguerra, a participé au 2e dialogue de haut niveau sur les migrations internationales et le développement organisé hier et avant-hier par l'Assemblée générale des Nations unies. Jeudi, intervenant lors de cette réunion, tenue en marge de la 68e session de l'AG de l'ONU, M. Bouguerra a exprimé la position algérienne en la matière, à savoir l'identification de mesures concrètes pour renforcer la coopération et les avantages de la migration internationale, pour les migrants et pour les pays d'origine et d'accueil, tout en réduisant ses effets négatifs. Dans ce cadre, il a appuyé l'identification d'"alternatives crédibles" devant mettre fin aux politiques de migration "sélectives". Le ministre délégué a indiqué que les politiques reposant sur le tout sécuritaire ont montré des limites qui "sont aujourd'hui patentes". Selon lui, la circulation des personnes "doit faire partie de nos priorités", et ce, d'autant qu'elle constitue "la passerelle par laquelle s'affirme le caractère à la fois universel et unique de nos histoires, cultures et civilisations respectives". "L'Algérie plaide pour la protection des droits des communautés établies à l'étranger comme partie intégrante des droits de l'Homme et la protection des discriminations, des actes xénophobes et racistes", a déclaré Madjid Bouguerra. Non sans insister sur le fait que la réponse "urgente et appropriée" aux flux de migrants illégaux est d'œuvrer ensemble à créer les conditions d'une "prospérité partagée". Il a également fait part des efforts à déployer, afin de "lutter contre l'islamophobie et les extrémismes". Le représentant de l'Algérie a aussi mis en exergue le "caractère multidisciplinaire", voire le "caractère transnational" du phénomène des migrations, appelant à la mise au point de "stratégies mondiales de gestion des migrations". Des stratégies qui, commentera-t-il, peuvent être favorisées par l'application des instruments internationaux, en particulier la Convention onusienne sur la protection des travailleurs migrants et de leur famille et le traité contre la criminalité transnationale organisée et ses protocoles. Pour M. Bouguerra, "une migration ordonnée et concertée est à notre portée", pour peu qu'il y ait conjugaison des efforts au niveau régional et à l'échelle internationale, "pour la réalisation de cet objectif commun, dans le cadre d'une stratégie de long terme, articulée autour des OMD post-2015". Plus loin, le ministre délégué, rappelant que l'Algérie, "pays d'origine de transit et de destination", a abrité en 2006 la réunion régionale pour l'Afrique sur la migration et le développement, a renouvelé l'engagement de notre pays à œuvrer avec toutes les bonnes volontés sur cette question. Au siège de l'ONU, Madjid Bouguerra a eu des entretiens avec ses homologues africains et ceux des autres pays. C'est ainsi qu'il a rencontré le ministre de la Défense et de l'Immigration de Fidji, Joketani Cokanasiga, dont le pays préside le groupe des 77 et de la Chine. La discussion a porté essentiellement sur l'état du groupe et la migration ainsi que sur le soutien "actif" de l'Algérie de Fidji dans sa présidence du groupe. H. Ameyar/APS Nom Adresse email