Djihadistes et insurgés ont exécuté 67 civils et pris en otage 200 personnes de la même confession que le clan Assad en Syrie, dans les crimes les plus marquants commis par l'opposition armée depuis le début du conflit, a affirmé, vendredi, une ONG internationale. Dénonçant des "crimes contre l'humanité", Human Rights Watch (HRW) a affirmé que des djihadistes et des rebelles avaient tué le 4 août au moins 190 civils, dont 67 exécutés alors qu'ils n'étaient pas armés, et pris en otage 200 personnes dans des villages alaouites de la province côtière de Lattaquié, fief du président Bachar al-Assad. Dans son rapport, HRW explique avoir interrogé des survivants de l'attaque et compilé une liste des victimes, parmi lesquelles 57 femmes et 18 enfants. Selon HRW, au moins 20 groupes, principalement des djihadistes affiliés à Al-Qaïda, ont participé à l'offensive. L'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) et un autre groupe détiennent toujours plus de 200 civils, en majorité des femmes et des enfants, selon l'organisation. Les Alaouites — une branche du chiisme à laquelle appartient le clan Assad — sont minoritaires en Syrie. Les rebelles qui tentent de renverser le régime sont en grande majorité des sunnites. Depuis que la révolte populaire contre le régime s'est militarisée face à la répression, des ONG et l'ONU ont dénoncé des crimes de guerre et contre l'humanité commis par les forces du régime, mais aussi, à une moindre échelle, par des rebelles. Les exécutions du 4 août constituent les crimes les plus importants attribués aux djihadistes et aux rebelles, selon HRW. Par ailleurs, le Conseil de sécurité de l'ONU a formellement autorisé, vendredi, la création d'une "mission conjointe" ONU-OIAC, comme proposé par le chef de l'ONU Ban Ki-moon. Cela fait suite à une attaque chimique ayant fait près de 1500 morts le 21 août près de Damas, selon les Etats-Unis qui accusent le régime. Les autorités syriennes ont démenti et accusé les rebelles, mais elles ont finalement donné leur accord pour démanteler l'arsenal chimique syrien, sur proposition de l'allié russe, ce qui a éloigné la menace de représailles militaires américaines qui semblaient imminentes fin août. R. I./Agences Nom Adresse email