Dans le cadre de la rencontre tripartite 2013, le Forum des chefs d'entreprises (FCE) a présenté, jeudi, une série de propositions pour la relance du développement économique national à long terme en vue d'assurer la stabilité et la diversification de l'économie nationale et asseoir durablement sa croissance. Tout en se félicitant des nouvelles orientations affichées par les pouvoirs publics en faveur de l'investissement et de l'entreprise, le FCE considère que le dialogue et la concertation constituent, pour notre pays, le moyen le plus sûr d'assurer l'émergence d'une démarche de politique économique cohérente partagée par tous et qui engage l'Algérie dans la voie du développement économique et social durable, en le préservant des contingences et des crises multidimensionnelles qui caractérisent le monde aujourd'hui. A la faveur de ce dialogue, le FCE a remis à la tripartite un document dans lequel il expose, avec détails, à la fois sa vision et sa contribution au développement de l'économie nationale. Dans ce contexte, le Forum des chefs d'entreprises insiste sur la nécessité de reconstruire le dispositif de développement de l'investissement pour l'unifier, le simplifier, le stabiliser et éliminer les contradictions qu'il renferme. En matière de politique industrielle, l'organisation patronale a plaidé pour une stratégie visant à assurer une plus grande visibilité de cette politique ainsi qu'une clarification du rôle de l'Etat par la définition des secteurs prioritaires dans lesquels celui-ci veut maintenir l'investissement public. Le FCE insiste aussi sur la nécessité d'identifier les secteurs porteurs de développement auxquels il souhaite apporter son aide. «Le besoin exprimé est que l'Etat affiche clairement sa politique par l'identification des secteurs d'activités dans lesquels il entend préserver l'investissement public et qu'il apporte tout son appui à l'entreprise privée pour développer les secteurs à fort potentiel économique », indique-t-on. Dans le même ordre d'idées, le FCE souligne qu'il est impératif d'assurer «effectivement» la liberté de l'acte d'investir, qui ne doit être soumis à aucune autorisation ou agrément. «Les avantages accordés à l'investissement doivent être octroyés directement par la loi», ajoute le même document. Le Forum a appelé les pouvoirs publics à assurer «effectivement» la non-discrimination des entreprises nationales selon qu'elles soient de statut privé ou public. A ce titre, il affirme que l'égalité de traitement devrait être la règle, qu'il s'agisse de l'accès au financement, de l'accès au foncier ou à toutes formes de soutien de l'Etat. A propos du foncier industriel, le FCE a suggéré d'engager rapidement la réalisation des zones industrielles dont la création a été décidée en 2011 et, dans l'intervalle, prendre les mesures urgentes permettant d'accroître l'offre et mettre en place un système opérationnel de gestion des zones industrielles. Pour la promotion et la protection de la production nationale, le Forum a réitéré sa demande pour le rétablissement du crédit à la consommation pour l'acquisition des biens et des services produits localement et a appelé à une refonte du système des subventions et le soutien des prix. En matière de réforme du système bancaire et financier, le FCE a préconisé, entre autres, d'assurer une implication plus grande du secteur privé national dans l'activité bancaire, la mise sur pied des institutions spécialisées dans le financement de la PME, stimuler le développement du réseau bancaire national, encourager la généralisation de l'usage de la carte bancaire dans les transactions du commerce courant... Enfin, le Forum des chefs d'entreprises a mis l'accent sur la nécessité de réformer en profondeur le droit économique algérien et de lever la mesure légale interdisant l'importation des équipements et matériels d'occasion, de dépénaliser l'acte de gestion, d'introduire une plus grande flexibilité dans le système de régulation des relations de travail, moderniser et mettre à niveau le système national d'information économique et d'institutionnaliser et pérenniser le dialogue économique et la concertation entre les autorités publiques et les représentants du secteur privé