Pour les éleveurs, ce chiffre se situe dans la norme et ne constitue point une menace pour le renouvellement du cheptel. Ce chiffre pourrait être revu à la hausse si les éleveurs donnaient exactement le nombre de moutons qu'ils ont cédés aux sacrificateurs. Ce que nous retenons d'emblée cette année, c'est que l'offre a été nettement supérieure à la demande. C'est aussi ce qui explique que les prix sont beaucoup moins élevés que ceux appliqués en 2012. Le prix moyen national est de 32 000 DA. Partant de cette donne et pour 4,2 millions de têtes, ce sont quelque 134,4 milliards de DA de chiffre d'affaires qui ont été brassés en cette occasion. Par contre, en 2012, les 2,7 millions de têtes de moutons qui ont été sacrifiés ont été cédés pour un prix moyen national de 45 000 DA, soit 121,5 milliards de DA de chiffre d'affaires. En 2011, 5,7 millions de moutons ont été sacrifiés, dont le prix moyen était de 25 000 DA, donnant un total de 142,5 milliards de DA qui ont changé de main. Ces chiffres donnent le tournis pour certains, alors que pour les éleveurs, ce n'est pas une hécatombe ou une extermination de cheptel. Si les instances du ministère de l'Agriculture estiment que le cheptel ovin national est constitué de 27 millions de têtes, les membres de la Fédération nationale des éleveurs estiment, par contre, que le cheptel dont ils sont propriétaires est de 35 millions au bas mot. Les 5,7 millions de moutons sacrifiés en 2011 est la résultante des rappels sur les salaires pour tous les fonctionnaires et autres. Il y a eu en fin de compte un mouton de sacrifié pour 5 personnes (ndlr : la population résidente en Algérie). Ce qui ne laissera pas les bouchers indifférents. Au lendemain de l'Aïd, ils maintiendront les rideaux baissés pendant plus de trois semaines. Ce n'est que vers la 4e semaine qu'ils rouvrent leurs boucheries en proposant la viande ovine à 1 350 DA. Ainsi, le prix de la viande vient de connaître sa première importante et conséquente augmentation depuis sept ans, si ce n'est plus. Passant de 750 DA à près du double. Le prix va-t-il connaître le même sort cette année ? Une question que nous avons posée à un éleveur d'Aïn Beïda, Dr Brahim Amrani, est membre du bureau national de la fédération de l'élevage, qui dira en substance : "Le prix de la viande ovine pourra descendre à 700, voire 600 DA le kilo, si les frontières de l'Est restent hermétiques." C'est ce qui explique en partie "l'abordabilité" du prix du mouton qui devait augmenter par rapport à 2012 et qui, en fin de compte, est moins cher en 2013. Concernant la diminution du cheptel, un chercheur de l'INRAA est catégorique : "Il n'y aura pas de régression du nombre de têtes de moutons en Algérie pour deux raisons : la première, c'est que le mode de consommation des viandes rouges chez les citoyens est en train de muter vers les viandes rouges bovines et vers les viandes blanches pour des raisons de santé, à cause de l'excès de cholestérol contenu dans les viandes rouges ovines. La deuxième raison, ce sont les capacités intellectuelles et scientifiques des éleveurs qui sont généralement des universitaires ou vétérinaires. La brebis algérienne, quelle que soit sa race, commence à être régulière quand elle met bas, à raison de deux fois par an en moyenne trois agneaux, donc le cheptel se multiplie par quatre chaque année." Cette année, et c'est la déclaration du nouveau ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Nouri Abdelwahab, il y a eu 19,5 millions de têtes de moutons qui ont été vaccinés. Donc, ce sont près de 20 millions de têtes de moutons qui sont venus au monde. L'an prochain, il y aura plus de moutons dans les souks à bestiaux que cette année. Si les frontières restent hermétiques, le kilo de viande ovine sera proposé à moins de 1 000 DA. Tous les citoyens mangeront à leur faim de la viande ovine. J. O.K Nom Adresse email