Pour ce responsable de cette chaîne privée, l'ouverture du champ audiovisuel est un droit pour la société Invité à se prononcer sur le projet de loi sur l'audiovisuel en attente d'adoption par l'APN, Kadi Boumdol, rédacteur en chef d'Echourouk TV, évoque pour Liberté quelques points qui selon lui méritent débat. Il s'agit, pour lui, de celui concernant l'obligation faite de créer des chaines thématiques et celui relatif à l'actionnariat. Il explique : "Premièrement, le projet de loi permet de créer des chaînes thématiques, non pas généralistes. On comprend par cela la volonté des pouvoirs publics de préserver cette chaîne publique. C'est une manière de restreindre le champ d'action des chaînes privées ou indépendantes, selon l'appellation. Le deuxième point concerne l'actionnariat. Dans le projet de loi, l'actionnaire majoritaire ne doit pas dépasser 30% du capital de l'entreprise. Là, c'est un grand point d'interrogation. Pourquoi vouloir imposer à un investisseur le plafond de 30% dans le capital de l'entreprise ?". Le rédacteur en chef d'Echourouk TV souligne que "l'ouverture du champ audiovisuel est un droit pour la société. Et ce qui aberrant, c'est cette indifférence de la société civile, des partis politiques et des personnalités nationales. C'est comme si cette ouverture du champ audiovisuel ne concerne personne. Au début, on demandait plus d'ouverture dans la chaîne unique, maintenant que nous avons des chaînes qui sont certes de droit étranger, on a au moins le droit de parler librement et cette loi doit permettre à ces chaînes d'être de droit algérien et garantir le débat démocratique". "Avant que la loi ne soit approuvée, j'espère qu'il y aura un débat au niveau de la commission chargée de l'étude. J'espère que la commission va ouvrir le débat sur ces questions qui sont très importantes. J'espère également qu'ils vont élargir le débat aux professionnels. Le domaine est encore vierge, donc mon souhait est de voir les débats ouverts aux concernés. Mais reste que la loi si elle est approuvée dans sa mouture initiale, sera le cadre légal et il est indéniable que les chaînes doivent s'adapter et aller vers des chaînes thématiques", précise-t-il. Kadi Boumdol souligne que "quelle que soit la chaîne, thématique ou généraliste, l'investissement est gros. On doit acheter du matériel, louer une bande passante, des locaux, tout cela est un investissement qui coûte les yeux de la tête. Maintenant, cette loi doit aider à résoudre ces problèmes là et permettre aux chaines nouvellement créées de s'équiper, d'investir et de former du personnel". Comme il l'explique, "le domaine est encore vierge. Il n'y a pas assez de cadres dans le domaine. La majorité des gens qu'il y a dans ces chaînes sont issus de la presse écrite et qui souvent n'ont aucune notion de l'audiovisuel. Même l'université ne forme plus. On a essayé avec les diplômés de l'université algérienne mais finalement cela n'a pas été à la haute de nos attentes". Enfin, il ajoute qu'il faut "trouver également une solution à la problématique de la publicité. Parce que si les chaînes nouvellement créés n'ont pas accès à la publicité dans un cadre légal, ça ne pourra pas marcher". S. S. Nom Adresse email