Les événements qui se déroulent dans le monde arabe viennent de prouver, à la fois de façon brutale et douloureuse, à tous ceux qui pouvaient se laisser distraire un moment, qu'il ne faut jamais être oublieux de ses actes, et de croire que tout est acquis et que l'impunité est garantie ad vitam æternam. C'est ce qui est arrivé, à leurs dépens, aux despotes arabes et à leurs régimes autocratiques. C'est pourquoi le pouvoir politique est tenu d'ouvrir le champ audiovisuel. À court terme, en Algérie, tous les enseignements de ce qui se passe dans les rues arabes devraient être tirés par l'ensemble des secteurs nationaux concernés. Cette stratégie devra rapidement donner une impulsion plus grande aux conditions de libération du champ médiatique national. Il s'agit dans ce cadre d'un débat national large, impliquant à la fois les professionnels du secteur, les acteurs politiques de la société civile, ainsi que les pouvoirs publics dans tous leurs segments. L'objectif est de lever les contraintes de toute nature qui continuent d'entraver l'émergence d'un véritable pluralisme médiatique englobant l'audiovisuel et son ouverture à l'investissement privé. Les réformes politiques dont a fait état le président de la République, dans son dernier discours à la nation, ne peuvent être complètes et crédibles que si elles intègrent les nécessaires changements et mutations attendus de la libération réelle et sincère du champ médiatique national, seuls garants de l'expression sociale et politique du vécu quotidien des Algériens dans leur quête d'un meilleur être. Une telle approche demeure tributaire des modalités pratiques de mise en œuvre des promesses présidentielles. C'est peut-être à ce niveau qu'il faut rechercher l'origine des inquiétudes qui hantent les esprits. Le fonctionnement du système médiatique national demeure caractérisé par un certain nombre de carences et de questions en suspens. Il s'agit, notamment, de l'accès aux sources de l'information, de la juste répartition de la publicité en la libérant du monopole de l'Etat à travers une loi sur la publicité, de la définition des critères et des formes d'aide de l'Etat à la presse écrite, au-delà des "a priori éditoriaux", du statut de la presse écrite publique, de l'accès des formations politiques et de l'opposition en général aux médias lourds (TV et radio), du code de déontologie et de la charte de l'éthique professionnelle, du statut du journaliste, des autorités indépendantes de régulation — conseil supérieur de l'information, celui de l'audiovisuel —, de l'Institut de sondage, de l'Office de contrôle de la publicité, de l'ouverture du secteur de l'audiovisuel à l'investissement privé. Un intérêt particulier devra être accordé à la formation des journalistes et à l'approfondissement de leur professionnalisme. A. H. Nom Adresse email