Quelle place réserve-t-on à l'enfant au sein de la famille algérienne ? Quel est l'impact du traumatisme de la mère sur sa progéniture ? Pourquoi la recherche s'intéresse-t-elle aux handicaps de l'enfant et aux événements stressants, voire traumatisants, qui affectent ce dernier ? Telles sont les grandes questions soulevées, hier, lors du colloque international Enfants et familles, qui se tient à la salle de conférences Mohamed-Belouizdad d'El-Hamma (Alger). Organisée par l'Association pour l'aide, la recherche et le perfectionnement en psychologie (SARP), la rencontre annuelle, destinée principalement aux psychologues et aux étudiants dans cette discipline, s'est penchée sur "les vécus traumatiques infantiles des parents" et leurs répercussions sur les enfants. Dans sa communication, Bouatta Chérifa, professeure en psychologie à l'université de Béjaïa, a soulevé plusieurs questionnements relevant de la relation entre la mère et son enfant, et de la violence, souvent verbale, qui peut marquer leurs échanges. Il s'agit là d'une réalité bien connue par les familles, mais aussi d'une situation tant de fois observée au Centre d'aide psychologique de Sidi-Moussa par les psychologues cliniciennes de la SARP. De son côté, Pascale Amara, psychologue clinicienne à l'institut de victimologie Languedoc-Roussillon, en France, a exposé le cas d'enfants, âgés de 6 à 14 ans, souffrant essentiellement de troubles du sommeil (cauchemars, difficultés à dormir), qui bénéficient de la thérapie EMDR fondée sur le mouvement oculaire. D'après l'intervenante, l'exploration de "l'histoire des mères les plus anxieuses" permet au psy de "voir des enfances dévastées par des vécus d'insécurité et d'abandon". Aussi, la prise en charge dans le domaine psycho-traumatologie par l'EMDR permet de relancer l'intégration psychique de ces vécus et offre l'opportunité à ces femmes de "retrouver une juste distance avec leur enfant", tout en faisant place à "des repères structurants". En plus clair, ce type de prise en charge a la particularité de s'intéresser aussi bien à "la qualité des interactions familiales", au "style d'attachement de l'enfant" qu'à "l'éventualité de troubles psycho-traumatiques affectant l'enfant, mais aussi le ou les parents". à partir de là, les professionnels de la santé mentale peuvent, grâce à la psychothérapie EMDR, s'attaquer au problème du cauchemar, chez l'enfant, ainsi qu'à ses vécus d'angoisse à l'endormissement dans le but "d'alléger l'enfant de ces charges émotionnelles". L'autre sujet examiné par l'intervenante suivante concerne le problème des enfants autistes et aussi l'attitude des parents face à cette maladie, qui a été longtemps occultée, où "l'amour n'est pas la cause" et où la prise en charge laisse encore à désirer. Dans sa communication, Fatiha Benmouffok, maître-assistante à l'université de Blida 2, a estimé que les mères, les parents ou la famille en général, se sentent, d'une façon ou d'une autre, "accablés par le mal de leur enfant". Le colloque de la SARP se poursuivra aujourd'hui et portera sur les prises en charge psychologiques de l'enfant en difficulté, malade ou handicapé. Il sera beaucoup question des enfants adoptifs, des enfants privés de famille, de l'expérience du SOS villages d'enfants, en matière de renforcement de la famille, mais également des effets traumatisants de la violence familiale, notamment la violence conjugale, sur l'enfant. H. A Nom Adresse email