Contrairement à la visite de presse que nous avons effectuée au projet El-Merk en mars 2011, où nous avons trouvé une infrastructure qui commençait à peine de sortir du sable, notre visite de cette semaine, qui a coïncidé avec l'inauguration du projet, nous a permis de trouver une infrastructure ayant fière allure, nichée entre des dunes de sable de plus de 300 m de hauteur. Avec Hassi Berkine et Ourhoud, El Merk fait partie des trois découvertes les plus importantes qui ont été faites grâce à l'association de la compagnie nationale des hydrocarbures, Sonatrach, et la compagnie américaine Anadarko durant les années 1990. Sonatrach -Merk, en vertu d'un contrat de partage de production conclu avec ses partenaires sous l'égide de l'ancienne loi sur les hydrocarbures 86-14. Les 49% de la production reviendront à Anadarko et ses associés Eni, Maersk, Conoco Philips et Talisman. Le projet regroupe le développement en synergie des quatre champs EMK (unitisation de l'EMK B208 et de MLSE B405a), d'El-Khit Timissa (EKT), d'El-Merk-nord (EMN) et d'El-Merk-Est (EME). Les réservoirs du bloc 208 couvrent 936 km3. Les réserves prouvées d'El Merk sont estimées à 1,2 milliard de barils de pétrole, dont près de 40% (646,6 millions de barils) sont récupérables. La réalisation de ce projet a mobilisé près de 20 000 travailleurs de 30 nationalités différentes. Vu la complexité, l'envergure et dans un souci de réduction du coût du projet, ce dernier a été divisé en plusieurs lots. La réalisation du projet a été confiée au groupement international Petrofac qui a assuré la construction de l'usine de traitement des hydrocarbures, partie la plus complexe et la plus importante du projet, ainsi que le système de télécommunications. Six autres contractants, dont deux nationaux, sont également intervenus dans la réalisation. Il s'agit des sociétés algériennes Kahrif, pour la réalisation des lignes de transport d'énergie électrique, et GCB, pour les travaux de préparation de sites (terrassement). Les deux entreprises italiennes (Bonatti et Bentini) se sont chargées, pour la première, de la réalisation des pipes qui constituent les lignes d'expédition et, pour la seconde, de la réalisation d'une base de vie d'une capacité de 480 personnes. Le français Siemens s'est chargé du poste électrique blindé. Quant au groupement "ABB (Asia Brown Boveri) Petrojet-Sarpi", il a eu pour tâche de réaliser le réseau collectes/dessertes (lignes de production d'huile et condensat, collecteurs et manifold de production, dessertes d'injection d'eau et de gaz). Ce projet a connu les premières introductions d'hydrocarbures dans l'usine le 15 mars dernier. Les premières expéditions sont intervenues le 3 mai. Le projet a coûté autour de 4 milliards de dollars, selon le ministre de l'énergie et des Mines, dont 2,2 milliards pour la construction de l'usine de traitement des hydrocarbures. Avec l'entrée en production du gisement d'El Merk, le bassin de Berkine produira à un niveau extrêmement important, selon les responsables du projet. Le projet se présente comme complétant celui de Berkine, déjà en exploitation depuis 1998, qui va contribuer à augmenter la production globale de ce dernier à plus de 300 000 barils/jour, soit la deuxième plus importante production après celle de Hassi Messaoud, plus grand champ pétrolier du pays. L'usine de traitement de pétrole produit actuellement 83 000 barils de pétrole/jour à partir de 53 puits sur les 96 forés dans le bloc 208 d'El Merk. Ces 53 puits se présentent comme suit : 22 puits producteurs, 18 puits injecteurs d'eau, 6 puits injecteurs de gaz et 7 puits extracteurs d'eau. L'association Sonatrach-Anadarko compte porter cette production à 115 000 barils/j avec le condensat et à 146 000 barils/j en ajoutant le GPL. Pour cela, l'usine a besoin de 80 puits. à terme, l'association Sonatrach-Anadarko prévoit le forage de 141 puits. Le pic de la production sera atteint autour de 2016. Les responsables du groupement Berkine tablent sur une exploitation qui s'étalera jusqu'en 2044. S. S. Nom Adresse email