Les partis politiques du Front de salut national ainsi que la Troïka poursuivaient hier leurs réunions pour faire encore le point des derniers développements en marge du dialogue national. Jeudi, une réunion a regroupé les protagonistes pour discuter des moyens de mettre en œuvre la feuille de route dans son volet relatif au processus constituant. De ce fait, le Front de salut a invité ses députés à rechercher et trouver au plus vite le consensus, pour permettre la mise en œuvre de la feuille de route dans les délais impartis. Au chapitre des candidats en lice pour le poste de chef du gouvernement, cinq parmi les 18 candidats restaient encore en course hier. Il s'agit d'Ahmed Mestiri, Jalloul Ayed, Mansour Moalla, Mohamed Ennaceur et Mustapha Kamel Nabli. Zied Lakhdar, dirigeant du Front populaire, a estimé qu'il y a un réel progrès dans les discussions au sujet du choix du prochain chef de gouvernement, formulant l'espoir de voir toutes les parties prenantes au dialogue parvenir à choisir la personnalité la mieux indiquée pour occuper ce poste. Alors que des informations discordantes faisaient état jeudi du désistement d'Ahmed Mestiri pour le poste de chef de gouvernement. Mohamed El-Hamdi, secrétaire général de l'Alliance démocratique, a indiqué le chef historique du Mouvement des démocrates socialistes (MDS) et plusieurs fois ministre sous Bourguiba, a réaffirmé au Quartette sa disposition à prendre la tête du gouvernement, au cas où son nom serait retenu. à 87 ans, Ahmed Mestiri au même titre que Béji Caïd Essebsi, devient pourtant sédentaire mais la soif du pouvoir lui donne encore le tournis. Zouhair Hamdi, représentant du Courant populaire, le confirme. Il a, pour sa part, émis des réserves quant à la capacité d'Ahmed Mestiri à assurer "physiquement" une charge aussi lourde que celle de chef de gouvernement. "En cette période difficile, ce poste nécessite de la vitalité", a-t-il expliqué aux journalistes. Le parti Al Jomhouri, lui, semble défendre la candidature d'un Ahmed Mestiri qui "se porte bien". Dans le même sillage, la commission de sélection des candidatures à l'Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) a commencé jeudi matin son travail. L'Isie devra reprendre à zéro l'examen des dossiers, dont seulement 36 seront retenus pour le vote final en séance plénière, prévu demain. Pour ce faire, les neuf membres élus constitueront le comité directeur de l'Isie. Toute la procédure a dû être recommencée pour se mettre en conformité avec l'arrêt du tribunal administratif ordonnant un sursis à exécution des décisions antérieures de la commission parlementaire de sélection des candidatures à l'Isie. L'arrêt donnait ainsi suite à des recours pour excès de pouvoir auprès de cette juridiction. Mais l'opération de sélection a pu être reprise grâce à des aménagements introduits dans la loi dont la nouvelle mouture a été adoptée la veille, mardi. Outre l'octroi à la commission de sélection d'un pouvoir discrétionnaire étendu, le nouveau texte organisant le fonctionnement de l'Isie donne au pouvoir constituant de nouvelles parades face au tribunal administratif. Samir Bettaïb, porte- parole du parti El-Massar, a déclaré jeudi que le contenu de la Constitution n'est plus une crainte mais la manière de procéder à la ratification de cette dernière est inquiétante. "Des parties insistent encore sur le non-remaniement de la loi relative à l'organisation provisoire des pouvoirs publics, et la ratification article par article prendra des mois, alors que nous avons quelques semaines pour finaliser le tout", précise-t-il. I. O. Nom Adresse email