Alors que le premier ouvrage De la Numidie à l'Algérie. Grandeurs et Ruptures (Casbah éditions, 2011), ambitionnait de déterrer une partie non négligeable de notre histoire, le dernier "essai" ouvre sur les premières connaissances que nous délivre l'histoire de la Numidie et prolonge la réflexion sur le destin et le futur de l'Algérie. "Aux portes de l'avenir. Vingt siècles de résistances. Cinquante ans d'indépendance"(300 pages) est le second livre de Karim Younès, ancien président de l'Assemblée populaire nationale (APN), publié par Casbah éditions, qui se présente comme une "contribution" dédiée au 50e anniversaire de l'Indépendance de l'Algérie. Alors que le premier ouvrage "De la Numidie à l'Algérie. Grandeurs et Ruptures" (Casbah éditions, 2011), ambitionnait de déterrer une partie non négligeable de notre histoire, le dernier "essai" ouvre sur les premières connaissances que nous délivre l'histoire de la Numidie et prolonge la réflexion sur le destin et le futur de l'Algérie, en revenant sur les leçons à tirer de son histoire à la fois imposante et agitée. Sur pratiquement les quatre premières parties du livre, il est question du passé, lointain et récent, à travers notamment la fondation, du premier Etat numide par Massinissa, l'ascension de Jugurtha, l'arrivée des Vandales, l'impact de l'Empire byzantin ou celui des Almoravides, puis des Turco-Ottomans, la riposte à tout envahisseur, avant que n'arrive brutalement la France coloniale. Pourtant, le regard de l'auteur vers le présent et l'avenir est également présent, et on le retrouve, particulièrement dans la dernière partie. Comme le souligne si bien Mohamed Gouali, diplômé de Harvard Business School (Boston), HEC (Paris), et docteur en physique de l'université d'Orsay, dans la préface : "Dire et écrire que notre pays accuse un retard abyssal dans son développement, c'est bien entendu enfoncer mille et une portes ouvertes. Pourtant, ceci n'est pas une fatalité. L'Algérie a certes raté son départ du fait de contradictions historiques gérées sans expérience, sans profondeur doctrinale raisonnée sinon celles de dogmes obstinément imposés à toute tolérance politique. Et cela a gravement impacté la construction de son organisation sociale, et fait dérailler son économie". Pour Karim Younès, l'Algérie a, certes, "une histoire plus de deux fois millénaire" mais elle vient aussi de vivre un "demi-siècle d'indépendance". N'est-ce pas là une occasion de célébrer le cinquantenaire du recouvrement de la souveraineté nationale, en allant à la rencontre de "nos origines", en redécouvrant "les souffrances de celles et de ceux qui nous ont précédés", en puisant dans les exemples "qui nous révèlent que tout est possible pour un peuple qui allie l'intelligence, l'ambition et la culture", pour ouvrir des horizons plus sereins, "sans plus jamais accepter l'humiliation". L'auteur nous rappelle que le temps presse, qu'une "ère nouvelle a commencé" nous forçant à trouver notre voie. "Notre effort à tous sera de débusquer tous les archaïsmes, toutes les formes de féodalité, toutes les tentations de retour en arrière (...) de dénoncer les manipulations de l'histoire, les distorsions de la vérité et les supercheries des pouvoirs successifs", écrit-il. Il appelle en outre à l'appropriation et à l'imprégnation des "savoirs développés par l'humanité", ainsi qu'à la connaissance de la place de l'Algérie dans le concert des nations et à son "positionnement dans l'avancée technologique et scientifique", afin de mesurer tout le retard qu'il nous faudra rattraper. L'auteur en arrive à déduire qu'une analyse rétrospective des différentes phases de l'Histoire de l'Algérie montre finalement que la construction de l'Etat algérien "est un continuum qui s'est déroulé depuis des millénaires (et elle) se poursuit encore aujourd'hui dans l'Algérie indépendante dont nous célébrons le cinquantenaire". Comme tout peuple, le peuple algérien ne vit pas en autarcie et a une identité, une personnalité, une mémoire, des points forts et des points faibles, des choix à faire, des défis à relever et des priorités à hiérarchiser, prévient-il, en y répondant sur les 300 pages de son livre, puis d'ajouter plus loin : "Il est urgent de battre le rappel de toutes les intelligences pour qu'ensemble elles dessinent la voie de l'Algérie du siècle en cours, qu'elles dressent l'inventaire des nouveaux défis et permettent à la génération qui se lève de dresser, quand le temps sera venu, un meilleur bilan que le nôtre". H. A Nom Adresse email