Les prix jugés exorbitants pratiqués dans la vente du miel s'expliquent par deux facteurs : la faible production et les habitudes des Algériens, qui ne consomment pas ou peu ce produit. L'association des apiculteurs de Bouira organise une foire du miel depuis la semaine dernière et ce jusqu'au 7 novembre aux ex-galeries de la ville de Bouira. Une association qui regroupe près de 300 professionnels sur les quelque 1200 exerçant à travers la wilaya de Bouira. Une trentaine de stands proposent ainsi différents genres de miel tels le miel de jujubier, le plus cher et le plus prisé, les miels d'eucalyptus, de romarin... Les prix affichés en cette saison varient entre 2800 et 4500 DA le kilo, et de nombreux citoyens viennent en acquérir de petites quantités. "Vous voyez, les gens considèrent toujours que le miel est un produit destiné à être consommé uniquement lorsque vous êtes malade, alors que ce n'est pas le cas. Dans d'autres sociétés, la consommation du miel s'est démocratisée, et chaque matin, au petit-déjeuner, les enfants et les adultes tartinent du miel sur des quignons de pain avant de sortir", dira un membre de cette association. À ce manque d'engouement pour ce produit de la nature, se pose avec acuité la dégénérescence des ruchers victimes de maladies et aussi trop souvent de vols. Justement, plusieurs apiculteurs déplorent avec insistance les différents problèmes rencontrés dans leurs activités, notamment les maladies qui dévastent régulièrement les ruchers. Entre autres le varois, une maladie qui se traite mais qui a un coût, de même que d'autres affections beaucoup plus graves telles la loque française et la loque américaine, qui font des ravages parmi les essaims d'abeilles. Devant la loque, le seul remède est de brûler la ruche, pour éviter toute propagation. C'est un remède que beaucoup d'apiculteurs refusent, car ils n'admettent pas cette unique solution d'autant plus que les assureurs refusent de rembourser. "Le vol est remboursé au cas par cas, mais les ruchers victimes d'incendies ne sont pas remboursés car s'agissant d'actes criminels", nous affirmera un apiculteur de Bechloul. Pourtant, chaque année, nombreux sont les ruchers à proximité des maquis qui partent en fumée, et c'est là une perte sèche pour les apiculteurs, dont un parmi nous dira avoir perdu 150 ruches lors d'un incendie, en une seule saison. Autant de facteurs qui sont ainsi mis en exergue pour justifier le prix assez élevé du miel de la région : "Une production sans cesse croissante permettra une baisse des prix du miel, mais le marché est inexistant car nous n'avons pas une habitude de consommation de ce produit considéré comme un produit de luxe", affirme un responsable de la DSA rencontré sur place. À propos des prix jugés exorbitants pratiqués dans la vente du miel, notre interlocuteur explique cet état de fait par deux facteurs : la faible production et les habitudes des Algériens, qui ne consomment pas ou peu ce produit. "Il est impératif de multiplier ce genre de manifestations comme celle d'aujourd'hui, pour faire savoir que le miel est très bon pour la santé, mais qu'il s'agit d'un aliment avant tout." H B Nom Adresse email