La communauté internationale restera "aux côtés des peuples du Mali et du Sahel", a assuré, mardi à Bamako, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, appelant à des actions urgentes et concertées pour cette région d'Afrique face à des défis sécuritaires et humanitaires. Le Mali est le première étape d'une tournée au Sahel qu'effectue M. Ban avec plusieurs chefs d'institutions africaines et internationales, dont l'Union africaine (UA), l'Union européenne (UE), la Banque mondiale (BM) et la Banque africaine de développement (BAD). Tous se rendront ensuite au Niger, au Burkina Faso et au Tchad. "Ensemble, nous le disons haut et fort : nous resterons aux côtés des peuples du Mali et du Sahel", a déclaré le patron de l'ONU lors d'une conférence de presse mardi soir. Les problèmes du Sahel "ont des racines profondes. Mais il y a beaucoup de choses sur lesquelles nous pouvons faire front. (...) L'expérience nous a appris que la paix ne peut venir qu'avec le développement, et que le développement ne peut venir qu'avec la paix", a-t-il dit. Il s'exprimait à son retour d'une brève visite dans la ville historique de Tombouctou, où il a rendu hommage aux populations ayant "beaucoup souffert pendant la période de l'occupation" du Nord malien par les jihadistes qui ont commencé à être chassés à partir de janvier 2013 par une opération militaire franco-africaine, toujours en cours. Auparavant, Ban Ki-moon avait participé mardi matin à Bamako à une réunion avec sa délégation et les autorités maliennes. Il avait alors appelé à renforcer la coopération pour le Sahel, au lendemain de promesses de milliards d'euros en faveur de cette vaste région dont la population globale est estimée à environ 80 millions d'habitants. Lundi, la Banque mondiale a annoncé qu'elle consacrera 1,5 milliard de dollars (plus de 1,1 milliard d'euros) à de nouveaux investissements régionaux au cours des deux prochaines années, en plus de contribuer à d'importants programmes nationaux. L'UE a de son côté promis de fournir 5 milliards d'euros à six pays de la région au cours des sept prochaines années. D'après un récent document de la Banque mondiale, "en 2012, environ 17 millions de personnes dans le Sahel ont été confrontées à l'insécurité alimentaire due à une combinaison de la sécheresse, l'accessibilité limitée aux denrées alimentaires, les prix élevés des céréales, la dégradation de l'environnement, les déplacements et les conflits". "Nous savons que le Sahel a besoin d'efforts sortant de l'ordinaire. Nous devons dépasser les frontières institutionnelles et trouver le moyen d'intégrer à l'échelle de la région les initiatives portant sur la situation politique, la sécurité, le développement et l'aide humanitaire. C'est maintenant qu'il faut agir", avait déclaré M. Ban mardi matin à Bamako. "Nous pouvons vous aider à progresser plus vite, à mettre fin à la succession des crises et à avancer vers la paix, la sécurité et le développement. Le Sahel peut avancer et il avancera mais seulement s'il est uni", avait-il ajouté. R. I./Agences Nom Adresse email