Ce qui n'était qu'une simple invitation de la part de l'université de Batna et des établissements Guerfi à l'adresse de la femme de lettres Ahlam Mosteghanemi pour une vente-dédicace et rencontre avec les étudiants à la demande de ces derniers, l'événement aussi culturel que littéraire a débordé pour se transformer en visite au cœur des Aurès, et cette fois à la demande de l'auteure à succès. En effet, lors d'une rencontre avec l'écrivaine la plus lue dans le monde arabe et dont les œuvres ne sont plus à présenter, il en ressort qu'une profonde histoire d'amour lie cette femme au pays chaoui auquel elle dédie justement sa dernière œuvre Al aswad yaliq bika (le noir te va si bien) pour la simple raison que l'héroïne Hala, fille de braves guerriers, née dans la glace et le feu, ne peut être que d'un village ou douar des Aurès, en l'occurrence Merouna. "Je suis native de Constantine, algérienne d'origine et chaouia d'appartenance. Je n'ai jamais rectifié ou corrigé mes interlocuteurs qui me demandaient si j'étais des Aurès. Je dis toujours oui, je le suis. Ce n'est pas un mensonge, mon cœur et mon âme y sont. Et puis Constantine n'est-elle pas Cirta la capitale de Jugurtha l'Auressien ?", a-t-elle déclaré. Et d'estimer : "Je ne fais que retrouver mes racines." L'auteure reviendra également sur la vente-dédicace organisée à Batna, et sur l'engouement du public. "De ma vie, je n'ai jamais vu autant de personnes (hommes et femmes). Par respect, j'ai signé debout plus de 1000 livres, car eux, ils étaient debout et attendaient", dira-t-elle. Ahlam Mosteghanemi, qui s'est rendue à Merouana lors de son passage à Batna, a rencontré des moudjahidate. Elle nous dira à ce propos, en étouffant un sanglot : "Je n'oublierai jamais la rencontre avec les moudjahidate de Merouana. Le moment le plus émouvant de ma vie." Revenant sur sa réussite dans le monde de la littérature, l'auteure a estimé que cela est dû à un "respect" envers les lecteurs et une "sincérité partagée" avec eux. "Je n'ai jamais oublié d'où je viens. J'ai connu le mépris, les envieux, le besoin... Mais je suis la fille d'un homme libre qui appartient à une génération qui savait que le pays avait besoin de sacrifices et qui a répondu présente. Lorsque j'écris, c'est plus qu'un texte, c'est un partage, une identification, je me vois en mes lecteurs", soutiendra-t-elle. Ahlam Mosteghanemi a souhaité, enfin,"revenir le plus tôt possible et m'asseoir par terre comme je l'ai fait à Merouana, cette terre millénaire qui a vu naître Ben M'hidi, Laghrour et mon père". R H Nom Adresse email