Les dirigeants palestiniens, sous pression pour agir après la diffusion d'analyses médicales confortant la thèse d'un empoisonnement de leur chef historique Yasser Arafat, ont désigné vendredi Israël comme "l'unique suspect de son assassinat". Ils ont en outre sommé la France, dont la Justice a fait analyser des échantillons biologiques du chef historique palestinien, de leur en transmettre les résultats, comme viennent de le faire l'Agence fédérale russe d'analyses biologiques et un laboratoire suisse. "Israël est le premier, le principal et unique suspect dans l'affaire de l'assassinat de Yasser Arafat", a affirmé le président de la commission d'enquête officielle palestinienne sur la mort d'Arafat, Tawfiq Tiraoui, lors d'une conférence de presse à Ramallah, en Cisjordanie. D'ailleurs, pour sa veuve, le fondateur de l'OLP, père de la résistance palestinienne, a bien été victime d'un assassinat politique. Les experts suisses mandatés pour attester ou infirmer la thèse de l'empoisonnement ont trouvé un taux anormalement élevé de polonium dans les ossements du défunt leader palestinien. Yasser Arafat serait mort empoisonné au polonium en 2004, a déclaré hier sa veuve Soha sur la foi de premières expertises, neuf ans après le décès près de Paris de l'ancien président de l'Autorité palestinienne. L'une des trois équipes de légistes suisses chargés d'effectuer des examens a laissé entendre que l'ex-leader palestinien pourrait ne pas être mort de mort naturelle, ses experts ayant trouvé dans le fémur et les côtes de Yasser Arafat un niveau de polonium de 18 à 36 fois supérieur à la normale. Mais la découverte de polonium 210 et l'hypothèse d'un assassinat a suscité la polémique. Les juges français chargés d'une enquête pour assassinat de Yasser Arafat décédé à l'hôpital militaire français de Percy, disent n'avoir pas encore reçu le résultat des expertises effectuées par des légistes français après l'exhumation du corps à Ramallah, dans le siège de la présidence de l'autorité palestinienne où il a enterré en novembre 2012. Si le professeur britannique David Barclay est catégorique : "À mon avis, il est absolument certain que la cause de la maladie de Yasser Arafat était un empoisonnement au polonium", les autres scientifiques le sont moins. Des experts russes sollicités pour analyser la nature de la mort de Yasser Arafat se sont mêlé les pinceaux. En octobre, le responsable de l'agence russe de médecine légale a déclaré que les échantillons prélevés sur le corps de celui-ci ne laissaient en rien penser à un empoisonnement au polonium, mais l'Agence fédérale de médico-biologie a démenti officiellement que son directeur, Vladimir Uiba, ait tenu de tels propos et s'est contentée de préciser qu'elle avait remis ses conclusions au ministère russe des Affaires étrangères. Les Russes s'y connaissent en polonium puisque l'espion Alexandre Litvinenko est mort à Londres en 2006, après avoir absorbé cette matière. Moscou qui voulait récupérer son espion, l'aurait assassiné. D. B. Nom Adresse email