Un expert bancaire suggère un plan de 10 ans pour éradiquer le marché noir de la devise. Le marché parallèle de la devise reflète la vraie valeur du dinar, s'accordent à souligner de grands économistes algériens. Il est coté à 14,80 pour un euro actuellement, soit un écart important évalué environ 40% par rapport au taux officiel. Ce marché parallèle de la devise reste prospère avec des transactions se chiffrant au total au moins à plusieurs milliards de dollars. Ses méfaits restent connus : "Il est le récipiendaire de l'argent de l'informel, des importations dont la valeur est minorée. Il est l'une des sources de la fuite illégale des capitaux vers l'étranger", ajoute un expert spécialiste du dossier. Des présomptions de blanchiment d'argent pèsent également. Mais comment éteindre ce marché parrallèle? Port Saïd est florissant tout simplement parce que les besoins sur la devise sont importants. L'allocation devise, corespondant à 150 euros ne suffit pas. Elle est dérisoire par rapport au Maroc et à la Tunisie. Beaucoup d'Algériens recourent au marché parallèle pour obtenir les devises pour leurs voyages. D'autres pour des médicaments indisponibles pour leur marché ou des soins à l'étranger, d'autres encore pour les frais d'études à l'étranger de leurs enfants (le montant accordé 90 euros est dérisoire). "Mais cela ne représente que 20% du marché parallèle. Les 80% sont constitués par les transactions de nombre d'importateurs. Il ne faut pas l'éteindre de manière agressive. C'est un combat de cinq à dix ans. La première mesure contre le développement du marché parallèle est d'instituer un double taux de change, un taux de change défavorable pour les importateurs, un taux de change favorable pour les producteurs afin qu'ils importent leurs intrants à moindre coût. La seconde mesure dans la durée est de développer un véritable secteur productif, les exportations hors hydrocarbures. Améliorer les systèmes de santé et d'enseignement participe également à ce chemin vertueux vers l'extinction du marché parallèle. Les fruits de cet effort seront obtenus dans dix ans. Les produits seront disponibles sur place. L'allocation devise pourra etre augmentée de manière significative, le montant accordé pour les dépenses de santé et d'enseignement seront plus importants. Il faudra également faciliter les investissements des compagnies pétrolières étrangères via une baisse des impôts de manière à augmenter les entrées en devises. Façon de contribuer à la disponibité des devises et par là à rendre fonctionnel le mécanisme de couverture du risque à même de protéger les opérateurs contre les fluctuations du dinar par rapport à l'euro et au dinar", souitient un expert bancaire. K. R. Nom Adresse email