Des belles lettres émanent les meilleurs parfums ; les doux, les forts, les chauds, les discrets et les fruitiers. Mmmmm !!! Les belles lettres ressemblent aux femmes charmantes, séductrices et bien parfumées. Les yeux fermés, parmi maints espaces, je saurais distinguer la bibliothèque, la khizana. Les livres on les hume, avant de les lire, ils ont leurs parfums. Des parfums propres à eux ! Les livres, ceux de poésie, les bons romans, en fidélité, depuis leurs rayons, là où ils sont rangés, embaument leur lieu par des parfums curieux et captivants. Les yeux bandés, les vrais passionnés du livre et de la lecture, sont capables de dénicher le bon livre, à partir du parfum qu'il exhale. Comme l'amour le livre ne peut dissimuler son secret, son parfum le trompe ! Chaque parchemin, papyrus ou papier écrit se singularise, d'abord, par son odeur parfumée. L'encre est magique par son arôme divin comme par ses couleurs en arc-en-ciel. Les sens des textes se cachent tantôt dans le jeu de la calligraphie tantôt dans le parfum dégagé par l'écrit. Les spécialistes en histoire des senteurs, des fleurs, des épices, des encres et des couleurs nous confirment, sans aucun doute, que les parfums des livres, les bons livres, sont éternels. Si le meilleur parfum pour femme ou pour homme conserve sa tentation pendant quarante-huit heures, un peu plus ou un peu moins, qu'importe, l'attraction et la fascination, émanant du parfum des livres tiendra des siècles. Si le parfum, le meilleur de tous les parfums, enchante un corps, embaume une salle, un appartement ou même une rue, le parfum livresque ravit plus d'un continent, charme plus d'une génération, ensorcelle plus d'une langue. Incarnés et emportés par les livres de la poésie ou de la prose, quelques parfums nous parviennent depuis la nuit des siècles et continuent leur voyage dans le temps des plaisirs. Par la calligraphie et par la musique, les langues, toutes langues, façonnent, à leurs manières, les parfums magiques des livres. Ainsi, on est charmé, troublé plutôt, dès qu'on accède à la parfumerie de belles lettres : la bibliothèque. On se trouve fasciner par la diversité diverse de parfums de tous les bons goûts. Ils portent, tous, des noms. Et leurs noms n'ont pas de rides ! Des parfums sans plis ! Ce parfum appelé "Les fleurs du mal", il est excitant, chaud et charnel. Cet autre parfum qui habite un nom exotique et chevaleresque : "Al Moallakat", descend du cinquième siècle, il est sableux et corsé. Ceci dénommé "Cent ans de solitude", nous parvient d'un autre continent, il est boisé et sophistiqué. Un autre appelé "Le Bateau ivre", remonte à l'an 1871, il est coléreux, portant en lui la tiédeur de la Commune de Paris. Celui baptisé "le Vieil homme et la mer", est marin et acidulé. Cet autre dénommé "Nedjma", par son nom astronomique et céleste, il est rebelle et entêtant, conçu pour être offert aux dieux et aux femmes. Dans tout écrivain, tout bon lecteur, se cache un passionné de parfum. Le livre est une soie vivante et son parfum est une caresse qui parle. A. Z. [email protected] Nom Adresse email