Dans une déclaration publiée hier, à la veille de la session extraordinaire à l'APW de Tizi Ouzou consacré au dossier de "tamazight, langue et culture : bilan et perspectives", le groupe des élus RCD à cette assemblée de wilaya dénonce une rencontre organisée "hâtivement et en catimini". Dans cette déclaration ayant pour titre "Les dessous d'une session", les élus du RCD estiment que "dans l'opinion, l'urgence et le choix des intervenants suscitent légitimement de multiples interrogations sur la crédibilité et les réelles motivations d'une telle démarche", tout en ajoutant que "l'exclusion de la liste des intervenants, des militants connus dans le combat amazigh et des spécialistes, au demeurant nombreux, au profit des seuls représentants et affidés du pouvoir dont le seul critère est d'abord leur reniement et leur affligeante allégeance au chef de l'Etat, est un autre signe révélateur des desseins inavoués assignés à cette session". Tout en accusant l'APW d'agir "avec un sectarisme sur un dossier supposé rassembler au lieu de servir aux manœuvres occultes", le groupe RCD à l'APW de Tizi Ouzou s'est demandé, concernant les travaux de cette session, s'il s'agit "d'un marchandage politicien, prélude à la consécration d'un 4e et outrancier mandat ? S'agit-il d'un alibi à la révision d'une constitution sur mesure qui perpétue le statuquo, l'autoritarisme et le règne d'une oligarchie prédatrice ? Ou s'agit-il d'une alliance, maladroitement annoncée dans l'invite du tonitruant "patron" du FLN, promouvant la candidature du chef de l'Etat dans une région résolument opposée au système qu'il incarne ?". Il estime que cette session est organisée par "les fossoyeurs de l'identité amazighe et de sa reconnaissance institutionnelle, partenaires actuels du FFS qui a de tout temps refusé de prendre part aux sessions extraordinaires consacrées à des problèmes de sécurité, d'intempéries, d'incendies du développement régional et de la lutte contre la corruption". Pour les élus du RCD, illégalement exclus de cette session, "il va sans dire que tamazight, langue, culture et identité" fait "l'objet de ces basses manœuvres de ceux qui l'ont combattue ou reniée. Nul n'ignore que la réhabilitation de l'Amazighité est une exigence de l'Histoire qui passe nécessairement par le dépassement du système politique actuel à l'origine de ce déni". Et de conclure que "le groupe RCD est, plus que jamais, convaincu que cette ambition appelle la mobilisation et la solidarité de toutes les composantes politiques, sociales et culturalistes militant depuis des décennies en faveur de l'Amazighité et de la citoyenneté. Elle requiert corrélativement une volonté politique claire et résolue pour réparer cette injustice et faire face à la stratégie de désintégration et de contre-développement visant particulièrement notre région, au lieu d'une vile manœuvre sans lendemain". K. T Nom Adresse email