Aucun des motifs avancés par les accusés n'a réussi à convaincre le jury du tribunal criminel de Tizi Ouzou. Les trois principaux auteurs de ce meurtre abject ont été condamné à la peine capitale. Au terme d'un procès marathon qui s'est ouvert lundi matin à 9h, pour ne s'achever qu'à 21h, le jury du tribunal criminel près la cour de Tizi Ouzou a rendu son verdict dans l'affaire d'Aghilès Hadjou, le jeune de 19 ans, fils d'un entrepreneur d'Azeffoun, enlevé, assassiné et enterré, en octobre 2012, par ses propres amis qui ont poussé leur sauvagerie jusqu'à exiger du père de la victime une rançon de 5 milliards de centimes. Aucun des motifs avancés par les accusés n'a réussi à convaincre le jury du tribunal criminel de Tizi Ouzou qui a condamné les trois principaux auteurs de ce meurtre abject à la peine capitale. Le verdict du jury n'a été au final qu'une confirmation du réquisitoire du représentant du ministère public qui avait, auparavant, requis la même peine. Le jury du tribunal n'a, ainsi, accordé aucune circonstance atténuante à H. Mohamed, C. Amar et B. Mehdi qui avaient formulé, au cours du procès, des demandes de requalification des faits tout en tentant de créditer la thèse de l'homicide involontaire et sans préméditation. Tous les chefs d'inculpation retenus dans cette affaire, à savoir "constitution d'association de malfaiteurs avec l'objectif de préparer et de commettre un homicide volontaire avec préméditation", "enlèvement avec ruse à l'effet d'exiger une rançon", et "la dissimulation de cadavre" ont été maintenus par le jury. Seul le quatrième accusé, à savoir Y. Amar, le maçon qui a été poursuivi pour les deux chefs d'inculpation d'"adhésion à association de malfaiteurs" et "demande de rançon" a quelque peu bénéficié de l'indulgence du jury. Celui-ci a écopé de 3 ans de prison ferme assortis de 20 000 DA d'amende. Le procureur avait, auparavant, requis 10 ans de prison ferme assortis de 500 000 DA d'amende. À l'annonce du verdict, le soulagement était visible parmi les proches de la famille de la victime et les nombreux citoyens d'Azeffoun qui suivaient depuis la matinée, médusés et ahuris, les déclarations des accusés qui racontaient leur sauvagerie dans tous ses états. Les récits des accusés étaient parfois contradictoires, parfois tellement incomplets qu'ils devenaient peu crédibles. Le jury et le procureur du tribunal criminel ne cessaient de répéter à chaque fois qu'ils trouvaient plus logiques et plus complètes les déclarations faites devant les enquêteurs de la gendarmerie et, plus tard, devant le juge d'instruction. Les accusés se sont évertués à nier avoir planifié le meurtre et avoir achevé la victime par strangulation en usant d'une corde. Ils tentaient d'évacuer le caractère prémédité de l'assassinat en réduisant le meurtre à une conséquence fâcheuse d'une altercation qui a mal tourné entre Aghilès Hadjou et H. Mohamed qui n'avait d'autre objectif que d'arracher à Aghilès son téléphone portable dans lequel il détenait des vidéos de sa cousine. "Une affaire d'honneur", tentait-il de mettre en avant. Mais l'accusé déclare avoir détruit le portable au lieu de le garder pour servir de preuve de crime d'honneur. Si c'était cela le mobile, pourquoi avoir appâté Aghilès vers ce chantier ? Qu'est-ce qui peut justifier la présence des trois accusés sur ce chantier ? Pourquoi s'être débarrassé du véhicule de la victime ? Pourquoi avoir dissimulé son corps en l'enterrant d'une manière abjecte ? Pourquoi retourner sur les lieux de l'enterrement pour vérifier s'il n'y avait pas d'odeur ? Et surtout, pourquoi formuler, dans ce cas, la demande d'une rançon de 5 milliards de centimes ? C'étaient, entre autres, les questions dont les réponses n'ont pas réussi à convaincre le juge et le procureur de la République, qui ont conclu à une affaire d'enlèvement et d'assassinat qui avait pour seul mobile la demande de rançon. S. L Nom Adresse email