Visiblement, les dernières déclarations du ministre de la Jeunesse et des Sports, Mohamed Tahmi, qui a regretté dans les colonnes de Liberté que "la Ligue de football professionnel (LFP) n'ait pas diligenté sa propre enquête pour faire toute la lumière sur l'affaire de corruption présumée du match CA Batna-JS Saoura", semblent provoquer des vagues au sein de l'instance dirigée par Mahfoud Kerbadj. Hier, le président de la commission de discipline de la LFP, Hamid Hadadj, dans une déclaration à l'APS, a dit une chose et son contraire à ce sujet ! Dans un premier temps, l'ex-président de la FAF assure que "je n'ai pas souvenance d'un cas de corruption qui est arrivé sur mon bureau". Ce qui est du reste vrai. Puis, il se rétracte pour affirmer maladroitement un peu plus loin que "depuis que je suis à la tête de la commission de discipline, j'ai eu à traiter un seul cas lié à la corruption, et je l'ai bien traité. Contrairement à ce que les gens disent, cette affaire a été traitée de la manière la plus équitable selon les textes disponibles en la matière". On savait que Hadadj était rompu à un mode de gestion archaïque, comme en témoigne son passage à la tête du centre des équipes nationales de Sidi Moussa, mais de là à lui détecter des amnésies passagères... Bref, il est aisé de savoir que la LFP n'a jamais ouvert d'enquête sérieuse au sujet de ce dossier chaud, en témoignent d'abord les affirmations du premier responsable du MJS, et surtout, le fait que les archives de la LFP ne laissent aucune trace quant à un quelconque procès-verbal de la réunion concernant l'affaire de corruption présumée du match CA Batna-JS Saoura. Hormis, un communiqué rendu public le 24 octobre 2012 sur son site, dans lequel la Ligue de football professionnel a annoncé l'ouverture d'une enquête sur l'affaire de tentative de corruption, nous avons beau chercher un autre PV sur ce dossier, en vain. Or, la LFP a toujours rendu publiques toutes les décisions disciplinaires qu'elle a eu à traiter. Du reste, il a fallu attendre la sortie médiatique du président de la FAF, Mohamed Raouraoua, qui révélait dimanche que "la LFP a jugé que les preuves du CAB étaient insuffisantes", pour découvrir, enfin, que Hadadj a expédié le dossier en coulisses pour sauver la face de la LFP après "le recadrage incommodant" de Mohamed Tahmi. À vrai dire, comme le disait si bien le président du CA Batna, Nezzar, qui, curieusement, ne souffle plus un seul mot sur le sujet : "L'affaire a été étouffée pour des raisons extra-sportives évidentes." D'ailleurs, le fait que le président de la LFP, Mahfoud Kerbadj, affirme que "quel que soit le verdict en appel, seul l'ex-président de la JSS, Zerouati, sera sanctionné", écartant du coup toute possibilité de voir la JSS rétrogradée en L2, vise clairement à mettre sous le boisseau une affaire devenue trop encombrante au plus haut niveau. Or, l'article 80 du code disciplinaire de la FAF prévoit bel et bien la "suspension de l'équipe pour la saison en cours et rétrogradation du club en division inférieure pour la saison prochaine". Pour rappel, la cour d'Oum El-Bouaghi n'a toujours pas rendu son verdict en appel dans l'affaire CAB-JSS, qui a vu le président du club de la Saoura condamné en première instance par le tribunal d'Aïn M'lila à 18 mois de prison ferme pour tentative de corruption. Selon le président du CA Batna, Farid Nezzar, deux joueurs de son club ont été approchés par un manager qui s'était présenté en qualité d'émissaire du président de la JSS, Mohamed Zerouati, afin d'arranger le match face au CA Batna, qui a eu lieu en octobre 2012 (1-1). S L Nom Adresse email