Nous arrivons à la fin de l'année 2013 et les médias parlent des bilans économiques de la décennie. Ils se contentent dans l'ensemble de constater des faits avec un regard plus ou moins optimiste ou pessimiste. Pourtant, depuis la fin du terrorisme, les années 2000 ont été les plus barbares économiquement parlant du point de vue du développement du tourisme en Algérie. Les plus violentes contre la classe des voyagistes, mais aussi les plus destructrices pour le capital investissement à cause du foncier, dont les contradictions internes ou externes du ministère se sont exacerbées à l'extrême. Si nous examinons cette réalité, ce n'est pas pour larmoyer sur la misère croissante des saisons estivales passées ni pour rechercher des remèdes sur la machine touristique en proie aux pires difficultés. Il s'agit de dénoncer, une fois encore, le renforcement de l'exploitation et de la barbarie dans laquelle survit ce secteur, qui continue à plonger de plus en plus dans l'inhumanité. Mais aussi de mettre en évidence l'affaiblissement strictement économique du tourisme et son enfermement dans ses propres contradictions. Bref, il s'agit de mesurer son évolution économique durant cette dernière année, à l'aune de la maturation et des conditions de sa prise en charge par certains mouvements politiques inaptes à gérer un secteur aussi névralgique. À travers les différents articles analysant la situation du tourisme y compris ceux de toute la presse, nous avons en grande partie tiré un bilan de cette décennie. Les statistiques les plus déformées contredisent violemment celles qui saluent les années 2010 à 2013 comme un nouveau départ d'un tourisme beaucoup plus agressif et plus efficace, alors qu'il n'arrive pas à retrouver sa force ni sa capacité à améliorer les conditions matérielles de son existence. Quelles que soient les déformations énoncées par sa tutelle ministérielle, parfois énormes et loin de la réalité, les statistiques, elles, tendent à mettre en évidence les faillites et les faiblesses du système. Tirer un bilan économique depuis que la dernière équipe gouvernante est là, nous distingue à travers deux aspects sur la réalité. Bien qu'étant étroitement liés et dépendants, ils n'en sont pas moins distincts. D'une part, le manque d'évolution d'existence d'une promotion sérieuse et intelligente du secteur en particulier, et des suivis de son évolution par le ministère et par les mécanismes internes de la machine administrative, ainsi que sur le développement dans ses contradictions à travers les associations et fédérations œuvrant dans le tourisme. La tutelle conduit les agences de voyages à l'agonie Le ministre en charge du secteur continue à ignorer la substance des agences de voyages (ADV) sahariennes. Pour lui, elles ne constituent pas un objectif, mais un pis-aller, un moindre frais productif, comme l'ont été les systèmes d'exploitation du passé. Le ministère n'a pas jugé utile de subvenir aux besoins des sociétés touristiques du Sud ni pu leur donner une priorité dans son calendrier. Nous ne sommes donc pas loin de la politique de l'esclavagisme ou du féodalisme qui, comme des bêtes de somme, ne sont même pas nourris, quelle que soit leur rentabilité... Pire, la tutelle continue d'ignorer les alarmes déclenchées par les experts qui se prononcent à travers les rares rencontres sur la question pourtant cruciale d'un programme audacieux pour les gens du Sud. Aderrahmane Belgat, directeur de sciences économiques depuis 1973, directeur général du groupe mondial Accor pour l'Afrique et Moyen-Orient et médaillé d'or du tourisme mondial, a maintes fois signalé par amour du métier et du pays aux responsables du secteur touristique algérien les failles et les impasses dans lesquelles s'enfoncent tous les voyants du secteurs. Un des facteurs qui entretient le sous- développement de notre pays en matière de tourisme, d'après notre expert, est le fait que la quasi-totalité des entreprises n'est pas écoutée et que les propositions de celles-ci sont ignorées et restent dépendantes de l'administration centrale, qui n'est pas forcément experte en la matière. Du coup, le cours de ces entreprises s'effondre et leur modernisation se ralentit. Défiant ces réserves, le calcul de la rémunération réelle fait ressortir aussi nettement la dégradation permanente par la promotion d'une jeunesse sans expérience à des postes névralgiques des décisions de l'économie du secteur. Pour les experts, il n'y a rien de grave, pour peu que ces postes ne profitent pas à la spéculation. De même, la production dans les régions du Sud ne s'est pas inscrite par de nouveaux signes positifs, car les valeurs créées ne reposent que sur du vent. Les profits qui en découlent s'avèreront tôt ou tard fictifs dans une vérité cruelle. La situation ira alors vers l'abandon global des postes et l'effondrement des secteurs des services détruisant ainsi 20 milliards de dollars prévus chaque année pour la destination Algérie ainsi et surtout aux agences de voyages sahariennes. La faillite sera là, elle s'annonce déjà grandement. Le premier responsable n'est pas dans l'économie des œuvres d'art, encore moins dans la connaissance des circuits touristiques ni dans son hôtellerie, bien que pas très florissante. Il se double d'une vision mi-sociale et mi-culturelle, en sens d'affaire sans éthique. Nous sommes loin d'un tourisme à construire. Tout ressemble à jouer d'influence dans un monde qui veux faire valoir ses visions sans les valeurs. Le sens inné des valeurs économiques du tourisme n'est hélas pas prêt à ouvrir son profond intérêt pour les civilisations différentes, ni pour le culte de l'esprit, ni dans le traditionalisme qui l'a inspiré. Si tant est pour être un homme d'affaires, la tutelle est avant tout en manque d'une culture économique et ne maîtrise ni l'hospitalité ni la mise à niveau de son secteur touristique. Ainsi vont de nos jours les capacités des voyagistes, de l'hôtellerie et des plans de leur développement mûrement réfléchis entre les mains de décideurs pitoyables. L'accès aux biens nécessaires au développement manque d'intelligence à sa réalisation et la classe des travailleurs ne survit que lorsqu'elle est obligée de se vendre morceau par morceau, telle une marchandise. Elle est livrée à toutes les vicissitudes de la concurrence et à toutes les fluctuations du marché. De Djanet à Tamanrasset, jusqu'à Timimoun. C'est pourquoi, actuellement, le ralentissement de la croissance touristique se traduit inévitablement par le développement de sa misère et de sa pauvreté. Les services touristiques restent décadents grâce aux vieux reflexes et au manque de formation et l'essor des forces productives négatives, par une entrave misérable et chronique ministérielle. Dans ce pays qui vit à côté d'une bourgeoisie étalant ses richesses et régnante dans des conditions de mépris absolue pour les services du tourisme algérien, le bilan de l'année touristique tellement vanté a l'égard de cette réalité ignore la fuite de cette classe bourgeoise vers les autres destinations. La Banque mondiale, cet organisme financier international chargé plus spécifiquement de surveiller les pays dit hypocritement "en voie de développement", tire un bilan catastrophique dans son dernier rapport pour 2013. En particulier sur l'économie en cause et des services hors hydrocarbures. On ne pourrait accuser seulement le ministre du Tourisme dans ce cas, mais la réalité est trop criante. Un tel bilan est un appel au secours urgent pour le secteur qui dérive plus que jamais. L'idée d'agir en équation définitive des lois économiques pour les ADV et pour l'hôtellerie en déroute à une période critique et aberrante de notre point de vue. Le tourisme se meurt, statistiques en mains. L'écroulement du mode productif qu'Il représentait est une réalité à travers les divergences macroéconomique entre les mains d'un nouveau puissant. Les investisseurs sont trop laxistes ou trop restrictifs ou enfin, de réductions délibérées par la tutelle. Les dépenses affectées pour la lutte dans la sécurité s'envasent du but réel et l'aggravation de la misère du secteur s'affirme avec une bonne tache de politique tristounette. La paupérisation est générale et s'accélère. Le bilan de l'année 2012-2013 a vu s'approfondir et s'étendre, plongeant dans la banqueroute pure et simple un secteur pourtant promis à des jours heureux. Voilà la politique des jeunes sans expérience et d'un ministère livré à l'aventurisme amateur. F. M. Nom Adresse email