Le ministère de la Santé a élaboré un "plan de riposte aux menaces émergentes et réémergentes" pour lutter contre la prolifération des maladies à transmission vectorielle. Les termes de ce plan d'action ont été rédigés à l'issue d'une réunion d'experts nationaux et de représentants de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), tenue les 24 et 25 novembre dernier. Pour le Pr Smaïl Mesbah, directeur général de la prévention au ministère de la Santé, les mots d'ordre sont : "Anticipation et riposte". Invité hier à participer au forum de DK News, le Pr Mesbah s'est montré rassurant et optimiste quant à la prise en charge sanitaire de ces maladies à transmission vectorielle, considérées depuis 2007 comme première menace à la sécurité sanitaire mondiale. L'une de ces affections qui retient particulièrement l'attention du ministère est le paludisme. En 2012, l'Algérie a enregistré une hausse anormale du nombre de cas de paludisme. Plus de 800 personnes ont été diagnostiquées, principalement dans le sud du pays. Mais tous les malades étaient des ressortissants étrangers. Cette année, malgré une baisse de moitié des cas de paludisme, la maladie s'est en quelque sorte installée, puisqu'une dizaine de patients algériens, autochtones, ont été identifiés. Le Pr Mesbah explique que le risque a grandi du fait de l'importance des flux migratoires que connaît la région du Sahel. Mais il évoque également d'autres vecteurs locaux de prolifération de cette maladie. Il a été établi une relation causale entre l'apparition de cas de paludisme et la mauvaise gestion de l'assainissement, le non-respect des normes environnementales, ou encore les effets du changement climatique. Après concertation avec les pays de la région et lors d'une autre réunion de suivi, organisée dans la wilaya de Ghardaïa, il a été annoncé "le renforcement du dispositif de veille transfrontalière". Selon le Pr Mesbah, ce dispositif manque encore d'efficacité, mais "des formations sont prévues pour les différents intervenants : contrôle des personnes aux frontières, mais aussi des marchandises et du bétail". La lutte contre le paludisme a également fait l'objet de signature d'un accord intersectoriel entre les ministères de l'Intérieur, de la Santé et de l'Agriculture. Le responsable de la prévention a affirmé qu'il y aura "un renforcement de la ressource humaine en matière de compétence". De plus, le 4 août dernier, la réglementation sanitaire internationale a fait l'objet d'une promulgation par décret présidentiel et fait, désormais, partie intégrante de la loi algérienne. "Il faut que ce cadre juridique soit appliqué. Nous travaillons déjà sur un texte qui va tracer le cadre des actions intersectorielles", précise le Pr Mesbah. Le volet communication était également en question. "La communication a pour l'instant été un échec en Algérie", avoue le Pr Mesbah. Il plaide pour le lancement de "campagnes informatives" et prévient contre les risques "des effets de panique". A H Nom Adresse email