L'Algérie prône la mise en œuvre d'une stratégie multisectorielle pour une action sanitaire susceptible d'enrayer toute menace de maladies à transmission vectorielle (MTV). Intervenant, jeudi dernier, à Ghardaïa, lors d'un séminaire organisé par le ministère de la Santé, portant sur la lutte contre les maladies à transmission vectorielle dans le cadre de la mise en œuvre du règlement sanitaire international (RSI 2005), le secrétaire général du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelhak Sayhi, a rappelé que « l'Algérie s'intègre dans le processus mondial de vigilance, d'alerte et de riposte face aux menaces et aux événements sanitaires émergents et réémergents ». « La mondialisation des activités économiques, commerciales et le déplacement des personnes dans différentes régions du monde nous poussent à adopter un plan d'action pour lutter et riposter contre les maladies émergentes et réémergentes, basé sur la surveillance, l'alerte précoce et la riposte prompte », a indiqué M. Sayhi. Rappelant la menace récurrente du paludisme d'importation, les participants ont souligné la nécessité de renforcer le dispositif de surveillance et de lutte contre cette maladie dans les wilayas du Sud, et notamment, aux postes frontières, avec l'établissement d'une cartographie des menaces et des ressources disponibles, l'actualisation du plan Orsec, en conformité avec les dispositifs du RSI, la mise en place d'un mécanisme de coordination de la communication en prévision de situations d'urgence, ainsi que le renforcement des programmes d'inspection et les plans de gestion des risques, pour une meilleure supervision et coordination des interventions. Vers un nouveau traitement Un marqueur de la résistance du paludisme au traitement le plus efficace a été découvert par des chercheurs de l'Institut Pasteur (France). Cette découverte devrait permettre de mieux suivre sa propagation et d'adapter plus rapidement les traitements. Les chercheurs, qui ont travaillé sur des parasites résistants apparus au Cambodge, il y a une dizaine d'années, indiquent avoir découvert que la résistance était liée à la mutation d'un gène particulier. Il n'existe pour l'instant aucun vaccin contre cette maladie et les patients sont généralement traités par des dérivés de l'artémisinine, administrés en combinaison avec d'autres médicaments anti-paludéens. Mais l'émergence au Cambodge de parasites résistants (P. falciparum) aux dérivés de l'artémisinine inclus dans les dernières combinaisons thérapeutiques inquiète les chercheurs. Ceux-ci redoutent que ces résistances se propagent en Afrique subsaharienne, zone la plus touchée par le paludisme, comme ce fut déjà le cas par le passé avec la résistance aux traitements à base de chloroquine, également apparue dans cette région. Grâce à la simplicité du nouveau marqueur, « il sera possible de mieux surveiller la propagation des formes résistantes du paludisme, de cartographier leur distribution et d'accélérer le développement de nouveaux traitements » pour lutter contre cette maladie.