Chakib khelil reproche à ses détracteurs de n'avoir pas lu son texte. “Nous ne souhaitons pas être bloqués dans un débat administration-syndicat. Le projet de loi concerne tous les citoyens. Qui représente les chômeurs ?”, a répondu le ministre de l'Energie et des Mines à la question d'un journaliste sur l'éventualité d'un débat public avec le secrétaire national de l'UGTA chargé de l'économie lors d'une rencontre-débat sur l'avant-projet de loi sur les hydrocarbures organisée, mercredi dans la soirée, à Alger à l'initiative de la Confédération des cadres de la finance et de la comptabilité. M. Chakib Khelil affirme que son département avait invité le syndicat à participer au groupe de travail. “Ils ont décliné la proposition”, affirme-t-il. Le ministre déclare qu'il est toujours ouvert au dialogue. “Il n'est jamais trop tard pour parfaire le projet”, soutient-il. Mais “encore faut-il que ceux qui critiquent le projet le lisent”, précise-t-il. Chakib Khelil refuse de parler de blocage de son texte au niveau du gouvernement. Pourtant, il signale que le projet de loi s'inspire du programme du gouvernement et qu'il est, depuis plus de deux ans, au niveau du secrétariat du gouvernement. Le ministre de l'Energie ne donne, par ailleurs, aucune échéance concernant l'examen du projet de loi au Conseil du gouvernement. Il est vrai que ce n'est pas son rôle. Ce rôle échoit au chef du gouvernement. Mais le fait que le texte “sommeille” depuis plus de deux années dans les tiroirs du secrétariat du Chef du gouvernement suscite des interrogations. Mercredi dernier, le ministre n'a pas voulu répondre à ce type de question ; il renvoie la réponse “aux concernés”, le Chef du gouvernement ou le président de l'APN, selon le cas. Il souhaite d'ailleurs que la commission économique de l'APN se saisisse du dossier, en affirmant qu'il n'a pas été reçu par le président de la république. Le ministre de l'Energie s'est étalé, longuement, sur “les avantages et les opportunités qu'offre ce nouveau texte”. Chiffres et graphes à l'appui, Chakib khelil a voulu démontrer à l'assistance tous les bénéfices qu'en tireraient l'Etat et la sonatrach au cas où le texte est adopté. C'est que pour le ministre, le nouveau dispositif permettra à l'Etat de disposer d'une rente beaucoup plus conséquente sans lien avec le prix du pétrole. Le nouveau système fiscal, contenu dans l'avant-projet de loi, explique-t-il, encourage l'investissement en aval, comme la pétrochimie. Il prévoit l'allocation des ressources aux collectivités locales. Le ministre reconnaît que son département, à travers cette loi, recherche une relance et une augmentation de l'effort d'exploration du domaine minier tout en permettant l'exploitation des petits gisements sans demander le moindre effort à l'Etat. Selon lui, ces petits gisements ne sont pas actuellement attractifs, le ministre affirme que le domaine minier algérien est encore sous exploré (8 puits d'exploration par 10 000 km alors que la moyenne mondiale se situe autour de 1 000). Quant à Sonatrach, Chakib Khelil précise, encore une fois, que le projet de loi ne parle pas de sa privatisation ni de sa restructuration. Les nouvelles dispositions, prévues dans l'avant-projet de loi, accordent à Sonatrach, du point de vue de Chakib Khelil, une place privilégiée. Non seulement Sonatrach préservera ses 43% du périmètre du domaine minier qu'elle contrôle (environ 600 000 km carrés), mais elle pourrait aussi user, à son gré, de son droit de participation jusqu'à hauteur de 30% sur chaque gisement découvert par un autre investisseur qui aurait pris seul tous les risques recherche. Le ministre affirme que son projet ne cherche pas “une exploitation effrénée des gisements”. Le ministre parle plutôt de “conservation optimale”. Il soutient que Hassi Messaoud, vieux de 47 ans, sera encore là dans un siècle. Le ministre affirme, par ailleurs, que la gestion économique de la rente ne concerne pas le secteur des hydrocarbures. “Nous générons des recettes, d'autres des dépenses”. Pour Chakib khelil, c'est la politique économique qui génère de l'emploi. Il cite d'ailleurs, au passage, le problème du taux de change qui, dit-il, périclite. Le ministre de l'Energie, lors de cette conférence-débat, a suscité plus d'interrogations qu'il n'a apporté de réponse. Mais, en clair, à travers son intervention et ses hésitations à répondre à certaines questions des journalistes, “une cacophonie”, pour paraphraser une économiste présente dans la salle, semble régner au sein du gouvernement. M. R.?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /