Chakib Khelil compte mener à terme son projet en dépit des hostilités exprimées par l'Ugta. Les propos de Chakib Khelil coïncident avec le feu vert du Président de la République au ministre de la Privatisation et de la Coordi-nation des réformes. Dans une conférence-débat organisée par le Confédération des cadres de la finance et de la comptabilité à l'hôtel Hilton, le ministre de l'Energie et des Mines a déclaré: «Le projet de loi sur les hydrocarbures découle des objectifs du programme du gouvernement adopté par l'APN». Fort de cette affirmation, Chakib Khelil compte mener à terme son projet en dépit des hostilités exprimées par l'Ugta, la Fédération des pétroliers et de plusieurs personnalités politiques. Précisant ses propos, le P-DG de la Sonatrach ajoute: «Le programme du gouvernement préconise de rendre à l'Etat son triple rôle de propriétaire du domaine minier, de régulateur et de promoteur de l'investissement pour que l'entreprise Sonatrach se consacre à ses métiers de base.» Ces propos, qui interviennent au lendemain du feu vert donné par le Président de la République à Hamid Temmar, ministre de la Privatisation et de la Coordi-nation des réformes, sont en discordance avec les déclarations du Chef du gouvernement et du président de l'APN, qui, rappelons-le, ont émis beaucoup de réserves quant au projet de Chakib Khelil. Le dossier des hydrocarbures est suffisamment lourd pour constituer un simple objet de campagne pour les élections communales. Y a-t-il alors réellement un bras de fer? Lors des différents meetings qu'ils ont animés avant l'échéance du 10 octobre, Ali Benflis et Karim Younès se sont opposés à la privatisation de la Sonatrach, faisant allusion à l'avant-projet de loi sur les hydrocarbures. A chacune de ses interventions dans les médias, Chakib Khelil a nié qu'il y a une quelconque volonté de privatiser une société «en bonne santé financière» (Sonatrach, Ndlr). Seules l'Ugta et la Fédération des pétroliers ont affiché clairement leur rejet «dans le fond et dans la forme» de l'avant-projet de loi. Dans la même conférence, Chakib Khelil a insisté sur l'importance qu'il attache à maintenir un débat démocratique. «On ne veut pas être bloqué dans un dialogue administration-syndicat.» Il a également indiqué que 26 rencontres ont été organisées pour discuter de cet avant-projet, avec des universitaires, des partis politiques, des investisseurs et des travailleurs qui ont exprimé leur point de vue. «Nous avons amendé le projet en prenant en considération leur avis.» S'agissant de réserves de l'Ugta, il dira qu'elles ne tiennent pas la route. «En écoutant les critiques, ils ne semblent pas avoir lu le projet de loi.» Chakib Khelil semble rassuré dans ses propos alors que l'Ugta a tranché le sujet, la polémique risque de passer à un stade supérieur.