Interrogés sur le ballet incessant de personnalités et de délégations proposant la médiation et s'invitant dans le débat, beaucoup restent circonspects sur "les motivations et les véritables raisons de cet empressement à s'autoproclamer médiateurs". Même décor que celui de dimanche, mêmes scènes de vie quotidiennes. Une moitié de la ville animée avec ses embouteillages, ses trottoirs bondés de monde et ses terrasses de café pleines, et l'autre moitié complètement déserte, avec ses rideaux baissés et une circulation automobile quasi nulle. Ni enfants dans les dédales de la vieille ville ni échoppe ouverte, et pour cause. Les Mozabites, à travers la cellule de coordination et de suivi, dont notre bureau de Ghardaïa a été destinataire d'une copie du communiqué n°3, a décidé de prolonger la grève des commerçants et, en accord avec les parents d'élèves, à retenir pour la seconde journée consécutive leurs chérubins à la maison. Elle a même durci sa position en rajoutant une autre condition, celle "d'exiger que tous les Mozabites arrêtés, alors qu'ils défendaient leurs demeures et leurs biens, soient immédiatement relâchés", et ce, en sus des premières conditions qui étaient celles de démasquer et de poursuivre en justice les auteurs des affrontements, des vols et des incendies, de sanctionner sévèrement les éléments des forces de l'ordre ayant pris position pour une partie contre une autre, d'assurer dorénavant une sécurité plus stricte dans les endroits à forte concentration de commerces et, enfin, de dédommager toutes les personnes ayant perdu des biens. Par ailleurs, concernant la reprise éventuelle des cours des enfants mozabites, une réunion en ce sens était prévue pour hier soir. Des sources crédibles nous ont appris que la tendance s'acheminait vers la reprise des cours soit mardi, soit au plus tard dimanche prochain. D'autres sources sécuritaires nous ont appris que des mesures de sécurité supplémentaires ont été mises en branle par le déploiement de plus d'éléments sur les trajets des écoliers à même d'éviter toute éventuelle friction entre les gamins, répondant ainsi favorablement à l'exigence des parents d'élèves et de la cellule de coordination et de suivi de la communauté mozabite de la commune de Ghardaïa. Les citoyens de Ghardaïa, toutes communautés confondues, interrogés sur le ballet incessant, dans la vallée du M'zab, des personnalités et des délégations proposant la médiation et s'invitant dans le débat, beaucoup restent circonspects sur "les motivations et les véritables raisons de cet empressement à s'autoproclamer médiateurs", pour Mustapha, patron d'un cyber au centre-ville de Ghardaïa. Alors qu'El-Hadi, cadre d'une entreprise, estime qu'"il est impensable que des gens pensent pouvoir apporter des solutions en une journée à des problèmes qui s'entassent depuis 1975. Même si toutes les initiatives sont à encourager et féliciter pour leur apport à la solution, c'est quand même d'abord aux deux communautés de s'asseoir ensemble et de se mettre d'accord sur un minimum avec des garanties de l'Etat à les assumer". Fatna, une patronne d'une agence de location de voitures, estime que "même les femmes de la région doivent s'organiser et se rencontrer entre elles pour consolider les liens de fraternité et de bon voisinage et, surtout, d'inculquer à leurs enfants le respect de l'autre, et ce, quels que soient sa culture, son culte ou sa couleur". L. K Nom Adresse email