Au moment où le gouvernement ne ménage aucun effort pour une accalmie à Ghardaïa par la voie de la diplomatie et de la sagesse, des voix s'élèvent ici et là, soufflant sur les flammes et incitant les antagonistes à rejeter toute médiation émanant des autorités locale ou centrale. Gonflés à bloc par certaines parties totalement «étrangères» au conflit qui se déroule à Ghardaïa, certains citoyens qui se sont autoproclamé représentants de la société civile et notables de la ville de Ghardaïa ont indiqué qu'ils rejetaient toute initiative émanant du gouvernement. Ces derniers n'ont pas manqué d'ajouter que les membres de la délégation qui ont été reçus par le Premier ministre ne représentent qu'eux-mêmes. Afin de polémiquer et d'ajouter du sel à la sauce déjà salée, certains énergumènes proposent la médiation de religieux, partis politiques et autres afin de faire comprendre à l'opinion publique que l'Etat ne peut plus contrôler la situation à Ghardaïa. Pendant ce temps des groupuscules à Ghardaïa continuent de faire pression sur les citoyens les incitant au désordre et aux troubles à l'ordre public. Des marches s'organisent de temps à autre dans certains quartiers alors que les propriétaires de magasins d'alimentation générale ont préféré baisser rideaux. Certaines parties s'amusent à jouer avec du feu en utilisant la carte du communautarisme. Tout le monde se renvoie la balle en s'accusant les uns les autres, allusion faite à la communauté arabe et à la communauté mozabite. A entendre parler certains provocateurs et lire des déclarations de quelques irresponsables, on a l'impression que cet état de fait se déroule ailleurs et non en Algérie. Sinon comment peut-on accepter qu'un peuple qui vit sous le même toit d'une même République soit divisé et que le langage du communautarisme prend le dessus sur le nationalisme et sur les valeurs de la République. 90% des Algériens ne partagent pas cette idéologie désastreuse, qui mène vers la dérive et qui met la sécurité et la sérénité des citoyens et du pays en danger. Depuis des lustres, les Algériens vivaient ensemble sans différence de couleur de peau, de race ou de religion. Les fauteurs de troubles doivent savoir qu'en Algérie, il n'existe aucune différence entre un chaoui, kabyle, mozabite, arabe, targui, ou autres. Il est de même pour la liberté des religions où chaque citoyen est libre d'exercer ouvertement son culte dans le strict respect des lois et textes de la République. Les minorités qui ont tenté de jouer avec ces cartes dans le passé ont échoué, ils ne peuvent en aucun cas nuire au pays que ce soit aujourd'hui ou demain. Pour ceux qui trouvent que la main tendue du gouvernement envers les antagonistes est un signe de faiblesse de l'Etat se trompent énormément. C'est par le biais de la sagesse et par la voix des négociations que le gouvernement tente toujours de trouver des solutions aux problèmes des citoyens que ce soit à Ghardaïa ou dans n'importe quelle région du pays. Si le gouvernement est clément, il y a une ligne rouge que nul n'a le droit de franchir, surtout lorsqu'il s'agit de la sécurité des citoyens et la sérénité du pays. Pour l'heure, l'Etat doit intervenir en exerçant les lois de la République afin de protéger les biens des personnes, assurer la sécurité des citoyens et pour rétablir l'ordre.