"Le front social algérien sera davantage agité dans les mois à venir, au point de risquer la rupture." C'est ce que prévoit la Laddh dans un rapport qui nous a été transmis hier. Et pour cause, la récente flambée des prix des denrées alimentaires. "Des prix hors de portée de la bourse de la modeste ménagère qui rappelle étrangement une situation de déjà vécu. Des hausses intempestives (et spéculatives à souhait) qui mettent à rude épreuve le pouvoir d'achat des couches populaire et moyenne et augurent des lendemains plus qu'incertains", ajoute encore le rapport. Pour le secrétaire national chargé des dossiers spécialisés, Kaddour Houari, "tous les signaux et les indices convergent vers une détérioration du pouvoir d'achat... L'addition sera salée pour le citoyen, et ce n'est certainement pas l'hypothétique baisse des prix du kilogramme de pommes de terre qui sera d'un quelconque secours pour améliorer cet inextricable casse-tête imposé par la hausse des prix des produits de consommation de base, exacerbée par les spéculateurs". Et ce qui est "alarmant", estime la Laddh, c'est que cette hausse "a été particulièrement importante" et n'a épargné aucun produit. "Celle qui concerne les produits alimentaires retient encore une fois l'attention et renseigne sur le degré de dépendance chronique et récurrente de l'Algérie vis-à-vis de l'extérieur pour satisfaire la demande en besoins alimentaires (céréales, lait, viandes, légumes secs...)." Face à ce constat alarmant, la ligue propose des solutions à même d'améliorer le pouvoir d'achat des travailleurs : l'urgence du transfert d'une partie des réserves de change algériennes placées à l'étranger et de les affecter à des projets d'investissement dans les industries agroalimentaires pour réduire la facture des importations, la mise en place d'un système fiscal transparent, impartial, moderne et indépendant, ainsi qu'un environnement économique et social qui réponde à des règles claires et respectées par tous les intervenants économiques. Le rapport propose aussi l'organisation du commerce national et les marchés de gros, ainsi que la répartition du travail selon les régions et les récoltes agricoles, l'éradication du commerce informel, le retour à l'utilisation des chèques bancaires et des factures dans les transactions commerciales, la baisse de l'IRG, la promotion de la production nationale, la poursuite du soutien de l'Etat aux produits de large consommation, etc. Revenant, enfin, sur les raisons de l'inflation, le rapport cite l'absence d'une politique économique gouvernementale à long terme, la spéculation des prix des denrées alimentaires et la présence d'une grande masse monétaire qui circule dans le circuit informel... Nom Adresse email