Le consommateur ressent chaque jour les effets néfastes de la spéculation sur les prix des denrées alimentaires. La flambée des prix, qui est observée depuis un certain temps, plonge le consommateur dans un climat d'interrogation, voire de difficultés sociales. Ménages et travailleurs peuvent se sentir déroutés par cette avalanche de hausse des prix. Et pour être mise en cause, cette hausse vertigineuse des prix des produits alimentaires l'est, violemment et de toutes parts au sein de la société, remettant en question les fondements mêmes de l'économie de marché travestie par un désordre pêchant dans la spéculation. Ici, le pouvoir d'achat du citoyen pourtant garanti par l'Etat est, si l'on ose dire, mis à nu par des réseaux commerciaux parasitaires. En effet, le marché loin d'être régulé, opéré des inter-relations oubliées et ignorées. Il a cessé d'être globalisant, donc plus social. C'est aussi dans ce sens que se meut l'évidence de désuétude sociale. Le principal dénominateur commun de cette situation inquiétante, on le devine, est la course au gain facile et qui continue d'obséder toute l'actualité. L'anarchie commerciale bat son plein, et personne n'ose tirer la sonnette d'alarme sur les conditions malsaines de cette superexpansion de la spéculation qui prend chaque jour des proportions imprévues par les pouvoirs publics et par les consommateurs, toujours observateurs silencieux de ce grave phénomène. La réalité est en train de démontrer que, loin de servir le pouvoir d'achat et l'économie nationale, la démarche spéculative sert davantage à justifier l'arrogance de ses auteurs et leur pouvoir de manipulation de la mercuriale des prix, que le pouvoir de l'informel favorise. L'effort des pouvoirs publics en ce qui concerne la régulation du marché et sa remise à niveau socialement est sincère jusqu'à présent. Mais la tâche est considérable. Aussi, la nécessité d'une réflexion " neuve ", autant que faire se peut, de la réalité du marché s'impose. Il faut également que les consommateurs et la société civile y contribuent dans la mesure où ils sont appelés à " dépoussiérer " le marché. Peut-être que la " souveraineté " du consommateur commencera à empêcher cette anarchie qui se poursuit et entretient la confusion. Une solution doit être trouvée à ce phénomène récurrent, faute de quoi l'on risque de demeurer dans le cercle vicieux de ce commerce parasitaire.