Renforcement des pôles d'excellence, poursuite de la réforme du LMD, amélioration de la qualité de l'enseignement, le dialogue permanent et des solutions pérennes sont autant de consignes données par le ministre. Pas de grands chamboulements dans le secteur de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique pour l'année 2013-2014. C'est du moins la conclusion que l'on peut tirer de la traditionnelle conférence nationale des chefs d'établissement de ce secteur. Une rencontre sanctionnant les travaux des trois conférences régionales (Centre, Est et Ouest) et qui a lieu en présence du ministre. Cela dit, la conférence a été l'occasion pour Mohamed Mebarki de tracer les lignes directrices et de donner des orientations aux responsables des établissements à la lumière de l'évaluation de la rentrée universitaire. Il s'agit de "relever les points forts et de les renforcer et cerner les faiblesses pour y remédier dans un cadre moderne et cohérent" pour pouvoir "organiser notre programme de travail au cours de toute l'année pour éviter la précipitation dans le traitement des dossiers et gagner en efficacité", soutient d'emblée le ministre de l'Enseignement supérieur. Ce dernier insistera sur "l'amélioration du service public de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique dans le but d'assurer son développement qualitatif". Conforter les pôles d'excellence et axer sur les licences professionnelles Passant aux directives que ses hôtes ne devraient pas perdre de vue durant cette année universitaire, Mebarki citera en premier lieu : "La nécessité de développer et de conforter les pôles d'excellence pour former les compétences de haut niveau au sein des universités, en fonction des avantages qualitatifs et compétitifs dont dispose chaque établissement." Pour le premier responsable du secteur, l'Etat a mis tous les moyens à la disposition du secteur, notamment en mettant en place un réseau dense d'établissements et de centres de recherche, et a largement réussi la démocratisation de l'enseignement supérieur. "L'objectif de cette démocratisation réside aujourd'hui dans l'utilisation rationnelle de ces moyens et l'amélioration du produit de l'université." Autrement dit, garantir un enseignement et une recherche de qualité à même de relever les défis économiques et sociaux du pays. La nécessité de poursuivre et d'approfondir la réforme du LMD, "tout en évaluant et en apportant les corrections nécessaires", est l'autre orientation donnée par Mebarki. L'orateur reconnaîtra que "l'élargissement du LMD a suscité l'émergence de problèmes, particulièrement au niveau de l'accession de la licence au master, en plus des incohérences apparues entre les offres de formation de même type". Le ministre regrettera le manque de formations ou de licences professionnelles, une situation à laquelle il faudrait remédier. "Cet objectif doit constituer une priorité et une orientation stratégique dans l'élaboration des futures offres de formation", recommande Mebarki. Le ministre reviendra sur le problème de recrutement soulevé dernièrement par les détenteurs du LMD. "L'employabilité des diplômés LMD a constitué un souci des dernières années. Les secteurs concernés n'ayant pas tenu compte de la nomenclature des nouveaux diplômes y compris les filières et les spécialités. Ceci a engendré des difficultés pour leur emploi." Un problème réglé par une instruction du Premier ministre qui rappelle que les deux licences, classique et LMD, ont la même valeur. Le ministre insistera, à cet effet, sur "le traitement des préoccupations qui doit s'éloigner de tout ce qui est conjoncturel et provisoire pour parvenir à des solutions pérennes qui permettent de réaliser le saut qualitatif attendu". Clin d'œil aux chercheurs algériens exerçant à l'étranger Evoquant "la contribution des chercheurs algériens exerçant à l'étranger dans l'effort national de formation et de recherche, par le biais de mécanismes adéquats et souples", Mebarki a tenu à rassurer ceux qui veulent rentrer au pays. "Le ministère travaille en collaboration avec les institutions concernées afin de prendre en charge de façon particulière la question des équivalences de leurs diplômes et leur recrutement dans les mêmes grades acquis dans les universités étrangères." Un quota de 550 logements pour les chercheurs permanents Soutenant que le logement destiné aux enseignants-chercheurs est la principale préoccupation du secteur, le ministre a révélé qu'un quota de 550 logements sera affecté aux chercheurs permanents. Les chefs d'établissement du superieur ont été invités par le ministre à se rapprocher des walis pour les inciter à accélérer le projet de 10 000 logements "qui traîne" depuis des années. Moins de 2 000 unités uniquement sont prêtes. La revendication des DEUA ne relève pas de nous Le dossier des détenteurs du DEUA a été abordé par le ministre de l'Enseignement superieur, qui a d'emblée avoué "n'avoir pas bien compris ce que revendiquent ces diplômés". Et d'apporter ses éclaircissements : "Le DEUA est un diplôme algérien reconnu. S'ils réclament l'équivalence, nous leur disons qu'il n y a pas d'équivalence entre deux diplômes algériens, mais nous leur avons ouvert la porte de la poursuite de leurs études en troisième année licence du système LMD. L'accession de cette catégorie aux établissements universitaires ne pose plus aucun problème. D'ailleurs, nous avons enregistré 2 176 inscrits en licence." Par contre, a tenu à préciser le ministre, "la classification du DEUA sur la grille indiciaire des salaires n'est pas de notre ressort. Cette demande est prise en charge par les institutions concernées, en particulier par la Fonction publique, sur instruction du Premier ministre." Une déclaration qui ne manquera pas de provoquer l'ire des diplômés. M B Nom Adresse email