Après quatre jours de violents affrontements entre les anciens habitants de Fedj Errih et ceux du quartier populaire d'Oued El-Had, relogés en 2013 à l'unité de voisinage UV14, le calme semble revenir peu à peu dans les rues de la nouvelle ville Ali-Mendjeli. La vie reprend timidement son cours, même si la population est encore sous la psychose. En effet, un calme précaire y régnait hier, après une nuit encore mouvementée où des voitures ont été incendiées et un hôpital saccagé, ce qui a provoqué la panique au sein du personnel médical. Le dispositif sécuritaire déjà présent depuis le début des troubles a été renforcé, notamment aux alentours des établissements scolaires et hospitaliers. Certains habitants qui travaillent en dehors de la ville avaient même décidé de se cloîtrer chez eux pour ne pas se retrouver au milieu des heurts. Hier, on pouvait constater l'ampleur des dégâts, aussi bien matériels que moraux. La présence impressionnante de parents d'élèves qui accompagnaient leurs enfants — traumatisés par les récents événements — à l'école, en était la preuve vivante. Les femmes, quant à elles, osaient à peine sortir de chez elles. En effet, depuis leur relogement à la nouvelle ville Ali-Mendjeli, les anciens habitants de Fedj Errih et Oued El-Had, des jeunes pour la plupart, sans emploi et à l'avenir incertain, se livrent une bataille sans fin, pour le contrôle du territoire. À l'origine de ce conflit, une vieille rancune, remontée à la surface, entre deux personnes pour contrôler un parking, et c'est l'escalade. Les commerces ont tous baissé rideau, la circulation automobile fut interrompue et même les taxis qui assuraient la ligne Constantine-Nouvelle ville refusaient de s'y rendre de peur d'être pris à partie. Du côté de la police, c'était le black-out total, ce qui donna libre cours aux rumeurs et autres supputations, aussi affolantes que surréalistes, au sein de la population, mais surtout sur les réseaux sociaux où on faisait parfois état de morts et de blessés. Mais le pire fut l'assassinat d'un jeune homme âgé de 28 ans, ancien habitant de la cité appelée "New York", à proximité du centre commercial "sans visa", après une bagarre avec un autre jeune de la cité. Les circonstances de ce drame n'ont aucune relation avec les événements de l'unité de voisinage UV14, cependant, l'incident a immédiatement fait le tour de toute la ville, ce qui a provoqué encore une fois, une peur panique au sein d'une population déjà meurtrie par l'escalade de la violence à laquelle elle fait face depuis déjà quelques années. B S Nom Adresse email