La vie semble reprendre son cours normal dans l'unité de voisinage (UV) n°14, à la nouvelle ville Ali Mendjeli. Après avoir enduré, plus de six mois durant, les affres des affrontements violents entre les habitants des ex-bidonvilles de Oued el Had' et Fedj Errih', le calme se réinstalle et les ménages se réveillent sur d'autres soucis de la vie quotidienne. « Quoique la tension persiste, encore, dans le quartier, aucun incident majeur ne s'est produit, depuis la soirée du 19 novembre dernier », témoigne un habitant de l'UV n°14. Les gens commencent-ils à comprendre qu'ils sont condamnés à vivre ensemble et que la guerre qu'ils se sont déclarée, aussi longue soit-elle, doit connaître son épilogue ? «On a vécu des périodes où le calme reprenait le dessus, avant que quelques étincelles ne provoquent la reprise des hostilités. Mais, la situation est, relativement, maîtrisée, cette fois-ci, grâce à un déploiement judicieux et dissuasif des services de sécurité, qui ont instauré un véritable couvre-feu à l'UV n°14», estiment certains habitants. D'autres nous ont parlé d'une rumeur qui a circulé avec insistance, ces derniers temps, faisant état d'une délocalisation, vers d'autres lieux, d'une partie des résidents au sein des deux camps belligérants, ce qui a, franchement, semé la panique dans les lieux et dissipé les impulsions violentes des uns et les autres. Pour sa part, le chef de Sûreté de la wilaya de Constantine, M. Mostefa Benaïni, nous a avoué, en marge de la rencontre tenue, jeudi dernier, à l'Unité républicaine de la nouvelle ville Ali Mendjeli, autour du thème de la violence dans les stades, que ses services privilégient l'approche de proximité pour régler les problèmes à l'UV n°14. «En sus des actions que nous déployons, sur le terrain, pour maintenir l'ordre public, nous ne nous taisons pas sur les dépassements graves et les auteurs qui sont identifiés comme étant coupables d'agressions ou de destruction de biens privés et publics sont, automatiquement, arrêtés et traduits devant la justice», indique M. Mostefa Benaïni, non sans préciser, à ce propos, qu'ils sont près d'une cinquantaine d'individus, de différents âges, qui ont été présentés devant le procureur, depuis le déclenchement des échauffourées de l'UV n°14. Notre interlocuteur ajoutera, dans ce contexte, que des rencontres avec les habitants sont initiées par ses services pour trouver des solutions à ce «mauvais voisinage». Et puis, comme on le rappelle, à chaque fois, chez les policiers, il faut s'en rendre compte ; la réalisation, en cours, de plusieurs sûretés urbaines, dans la nouvelle ville Ali Mendjeli, permettra de mieux gérer la situation, à l'avenir. En tout cas, on a ressenti, dans les témoignages des pères de famille, qu'on s'intéresse, aujourd'hui, plutôt, au manque de gaz dans les foyers et au sein du CEM. «Des dizaines d'appartements demeurent, encore, non raccordés au gaz naturel à cause des vols qui ont ciblé la tuyauterie ou le réseau d'alimentation», indique-t-on, à ce propos. Vu le saccage subi par le réseau d'alimentation des foyers en gaz naturel, Sonelgaz s'est lavée les mains, en renvoyant les concernés vers d'autres interlocuteurs. Il faut bien réparer le réseau, mais qui doit le faire ? Toute la question est là, car l'OPGI et la société qui a déjà réalisé le travail dégagent leur responsabilité, eux aussi. En attendant, on se couvre comme on peut dans les foyers, alors que les élèves du CEM n'arrivent plus à se concentrer sur les cours, ils ne peuvent plus supporter le froid «dans des classes qui se sont transformées en congélateurs», ironisent-ils. L'urgence, maintenant, est de parer au plus pressé, remettre le réseau du gaz en l'état afin de se chauffer durant les rudes journées d'hiver. Un changement dans les préoccupations des habitants de l'UV n°14 qui augure d'un retour à la vie normale de tous les jours.