Cette célébration religieuse a été mise à profit par les villageois pour se rencontrer et organiser un grand moment de partage à travers une waâda qui a drainé des enfants, des femmes et des jeunes filles. Tout comme de nombreux villages de l'Algérie profonde en général et de la Kabylie en particulier, le village de Laâziv n'Chikh, à 6 km au nord-est de Aïn Zaouia, au sud de Tizi Ouzou, a marqué la célébration de la fête du Mawlid Ennabaoui en organisant sa fête annuelle. à l'entrée du village, une grande banderole annonce l'événement "le comité de village Laâziv n'Chikh vous souhaite la bienvenue, ansuf yiswen". Pour arriver au siège de ce comité où est offert ce couscous à la viande, le visiteur doit tout d'abord faire une halte devant la tombe de l'écrivain Haddadi Mohand Amokrane, auteur de plusieurs ouvrages et membre fondateur de l'association culturelle, désormais qui porte son nom, ensuite jeter un regard sur le portrait de Matoub Lounès sur cette stèle érigée à sa mémoire par les jeunes du village et enfin découvrir ces anciennes maisons kabyles au contrebas de la mosquée baptisée au nom des Martyrs. Des femmes et des jeunes filles arborées de leurs belles robes kabyles montaient cette pente vers "lemqem", un petit mausolée, où le transit de tout visiteur est obligatoire afin de faire une offrande de quelques dinars sous des chants religieux entonnés en cette occasion par des vieux du village pour avoir leur "baraka". "Cet argent collecté va au comité de village", nous dira un jeune organisateur. Au village, "les familles qui y habitent ont toutes des liens entre elles. Certaines sont venues d'Ath Bouadou, d'autres d'Ath Kouffi et d'Ath Smaïl et même de Tighilt Mahmoud de Maâtkas. Avec le temps, le village s'est agrandi. Actuellement, nous avons environ 2000 habitants. Quant au nom de Laâziv n'Chikh, on dit que c'est cheikh Sidi Abderrahmane d'Ath Smaïl qui le lui avait donné", rapporte Arab Mohamed, une vieille mémoire du village. Ce dernier nous apprendra que cette waâda est organisée chaque année à la même date, c'est-à-dire le jour du Mawlid Ennabaoui. Pour lui, c'est un jour où tous les habitants se rencontrent et c'est aussi une occasion pour se recueillir sur les tombes du cimetière du village. Interrogé sur le financement de ce repas offert à plus de 1000 personnes venant de toute la région et d'ailleurs, cet interlocuteur nous dira que, une semaine avant l'organisation de la fête, les membres du comité font du porte-à-porte et collectent des denrées telles que des pois chiches et même de l'argent. "Dernièrement, un villageois nous a fait un don de 20 millions de centimes. Cela nous a permis d'acheter un veau pour cette circonstance ainsi que des légumes pour la préparation du couscous", avouera un autre intervenant. Par ailleurs, le maire de Aïn Zaouia, habitant de ce village, nous confiera que la route menant vers Laâziv n'Chikh sera bitumée incessamment. "Nous avons de l'eau, de l'électricité, du gaz naturel. Pour les petites opérations, nous ne sollicitons pas l'APC. C'est le comité qui s'en charge", enchaînera un autre membre du comité. "Nous ne badinons pas avec la transgression du règlement intérieur du comité. Personne par exemple n'a le droit de jeter une canette de bière sur la place et ailleurs. Le contrevenant paiera une amende de 5000 dinars", conclura M. Arab. Cette fête a été une réussite grâce à la mobilisation des jeunes organisateurs. "C'est un exemple à suivre dans tous nos villages", nous dira un habitant venu d'Alger qui garait son véhicule sous la direction d'un organisateur. O. G Nom Adresse email