La fraude dans la production de lait pasteurisé en sachet est bel et bien réelle. Le trafic sur le dosage du lait en poudre, matière première de fabrication, continue dans de nombreuses laiteries réparties à travers le territoire national. Ces transformateurs indélicats réduisent la quantité de poudre requise estimée à 103 grammes par litre. Le pourcentage de poudre récupéré est utilisé ainsi pour fabriquer d'autres produits dérivés, tels que le fromage, les yaourts... Cette matière première étant subventionnée par l'Etat, ces opérateurs réalisent, par conséquent, des bénéfices nets. Sur un total de 133 unités visitées par les agents contrôleurs au cours d'une enquête menée depuis 2011 par les services du ministère du Commerce, 23 ont été débusquées. Les gérants de ces usines baissent la composition en poudre à 80, voire 70 grammes par litre. Ce qui leur a causé une suspension en guise de sanction pour non-application des règles dictées par les instances internationales en termes de santé pour la production de lait. Les autres laiteries restantes, tel que signalé par Abdelhamid Boukahnoune, directeur général du contrôle économique et de la répression des fraudes, ont exploité l'intégralité des quotas qui leur ont été délivrés par l'Onil dans la fabrication du lait pasteurisé en sachet de 25 DA. Les transformateurs ont recouru à la poudre de lait subventionnée car ses prix ont connu une hausse ces derniers mois sur le marché international. La tonne a atteint 5 400 dollars en décembre dernier contre 3 655 dollars à la même période de 2012, soit une hausse de 26%. Cette hausse a engendré de sérieuses perturbations sur le marché national. Ce qui a poussé certains transformateurs à revoir à la hausse leurs prix pour les autres types de laits et les produits dérivés. C'est le cas pour le lait conditionné en tetrapack qui a augmenté de 10 DA, puisqu'il est commercialisé à 90 DA. Le lait en poudre d'importation, quant à lui, est passé de 370 à 510 DA. Le prix du beurre a connu une hausse de 3 DA, le fromage entre 13 et 19 DA, la bouteille de yaourt de 5 DA, le camembert de 20 DA... Devant pareille situation, les hautes instances du pays ont pris des décisions. Le ministère de l'Agriculture a été chargé par le Premier ministre d'augmenter la production de lait, notamment dans toutes les wilayas du Centre. Cela passe évidemment par la révision à la hausse des quotas en poudre de lait destinés à l'approvisionnement des laiteries. L'objectif final est d'assurer une meilleure disponibilité du lait et de satisfaire par-là même la demande de plus en plus importante. Mieux, des instructions ont été données par Abdelmalek Sellal pour encourager davantage la filière en apportant plus de soutien à la collecte du lait de vache cru. "Si l'on veut mettre un terme à cette dépendance de l'étranger pour la matière première, il faut augmenter encore plus la production de lait cru. L'on pourra ensuite produire la poudre et l'exporter aussi", souligne Abdelaziz Aït Abderrahmane, directeur général de la régulation et de l'organisation au ministère de tutelle, lors d'une conférence de presse qu'il a animée hier conjointement avec M. Boukahnoune. Abordant le présumé trafiquant de voitures neuves de Sour El-Ghozlane dans la wilaya de Bouira, la société "Al Ouaed Assadiq", M. Boukahnoune a indiqué que cet opérateur a commis trois infractions liées aux pratiques commerciales. Il s'agit, selon lui, de vente de véhicules neufs sans le respect de la loi en vigueur. Ce commerçant exerce, d'après les résultats de l'enquête, une activité qui ne figure pas sur son registre du commerce. L'autre infraction, pour laquelle ce présumé fraudeur a été mis en demeure, est l'utilisation d'un espace de vente illicite. Il est actuellement sous contrôle, affirme M. Boukahnoune, et s'il ne régularise pas sa situation dans un délai déjà fixé, il verra son local fermé par le wali. B. K. Nom Adresse email